FTSE 100 : La bourse de Londres profite de la faiblesse de la livre

Le décrochage de la livre sterling hier et ce matin face à l’euro et au dollar a entraîné le Footsie à grimper de 0,79% ce midi, à 5614,03 points vers midi quinze.

En augmentant ainsi la valeur des revenus des grandes sociétés britanniques à l’étranger, la bourse de Londres s’affiche au vert pour la quatrième séance consécutive, enregistrant ce midi une hausse de 2,6% en une semaine.

Les valeurs des multinationales grimpent sur le Footsie

L’écrasante majorité des multinationales du Footsie profitent ce matin de la faiblesse de la monnaie britannique. Parmi les principales progressions, les sociétés du tabac British American Tobacco et Imperial Tobacco gagnent de 2,24% à 2,91%. Le spécialiste des articles de sport JD Sports monte de 2,92% après la publication de solides données financières, en particulier à l’international.

Rolls-Royce grimpe de 2,45%, et Intercontinental Hotels Groups s’arroge 2,02%. La start-up Just Eat prend pour sa part 1,69%. A l’opposé du spectre, la chaîne de supermarchés Sainsbury décroche de 1,3% suite à la contraction de ses ventes trimestrielles de 0,9% à données comparables.

Des nouvelles têtes européennes, mais une ligne identique sur le Brexit

L « ’effet de change » de la livre sterling est par ailleurs renforcé par l’annonce du nouveau « top management » de l’Union européenne, dont le futur ex-président du Conseil européen, Donald Tusk, juge qu’il ne changera rien pour l’accord de retrait du Royaume-Uni que l’UE refuse de renégocier. « Je suis absolument certain que les nouveaux dirigeants de nos institutions seront aussi cohérents que nous le sommes en ce qui concerne l'accord de retrait et notre disponibilité à discuter de la future relation » avec Londres, a -t-il ainsi déclaré à la presse hier, alors que les deux derniers candidats en lice pour la succession de Theresa May, Jeremy Hunt et Boris Johnson, souhaitent tous les deux renégocier l’accord, et en particulier la question de la frontière nord irlandaise.

La nomination de Christine Lagarde, directrice générale du FMI, et perçue comme plutôt dovish, susceptible de poursuivre la politique monétaire accommodante de Mario Draghi, a en outre été accueillie favorablement par les marchés.

La livre sterling avait par ailleurs décroché hier de 0,34% face au dollar, et de 0,45% après une prise de parole de Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre, indiquant que la confiance entamée des entreprises par un Brexit sans accord et une guerre commerciale mondiale « de plus en plus probables » pourrait faire perdre jusqu’à un point de croissance au Royaume-Uni.

Il n’a toutefois pas ouvert la voie à une prochaine baisse des taux, en indiquant que la politique monétaire de la banque centrale se déterminait avant tout en fonction des perspectives d’inflation à moyen terme. « Au Royaume-Uni, la conjonction d'une situation initiale relativement solide, incluant un marché du travail tendu et une inflation correspondant à l'objectif, et de la perspective d'un éclaircissement à brève échéance de la future relation entre le Royaume-Uni et l'UE plaide pour privilégier la dynamique inflationniste à moyen terme », a-t-il ajouté.

Un accord commercial qui doit d’abord profiter aux Etats-Unis, selon Trump

Concernant le dossier commercial entre la Chine et les Etats-Unis, les marchés restent attentifs aux évolutions des discussions qui ont repris cette semaine, selon de récentes déclarations de Donald Trump. Après une interruption de plus d’un mois, les deux parties ont convenu d’une nouvelle trêve le week-end dernier sans deadline, pendant laquelle ils s’engagent à ne pas adopter de nouvelles sanctions économiques. Côté américain, le président des Etats-Unis a assuré que celles pesant sur Huawei allaient être allégées, sans donner plus de détails. De la part de la Chine, des promesses d’achats de produits américains, notamment de maïs, de soja et de viande de porc, seraient à nouveau sur la table, selon des sources chinoises de Bloomberg, mais pour un montant inférieur à celui précédemment convenu.

Les négociations entre Washington et Pékin ne devraient pas être moins âpres que ces derniers mois, alors que Donald Trump a déclaré à la presse hier qu’il souhaitait « un super accord commercial » qui bénéficie davantage aux Etats-Unis qu’à la Chine, arguant du fait que la première bénéficiait actuellement d’une balance commerciale de 507 milliards de dollars par rapport à son pays.

Une journée chargée côté statistiques

Après la publication des PMI des services européens (redressés à 52,2 en mai pour la zone euro, contre 51,8 en mai), les places de marché de part et d’autre de l’Atlantique guetteront une série de statistiques américaines, avec la parution mensuelle de l’enquête ADP sur l’emploi privé à 14h15, la balance commerciale à 14h30, les indices PMI et ISM des services (15h45 puis 16h) ainsi que les commandes à l’industrie (16h).