Pétrole : le cours du Brent passe la barre des 63$ après qu’un drone américain a été abattu par l’Iran

L’Armée américaine a confirmé ce midi que l’un de ses drones a été abattu par l’Iran dans le Golfe. Cette nouvelle a entraîné une hausse de plus de 3 % des cours du pétrole, portant le prix du baril de Brent de la Mer du Nord à 63,52$ en début d’après-midi, et celui du WTI américain à 56,23$, en hausse de 2,93%.

Les prix du pétrole avaient déjà grimpé après que la Fed ait ouvert la voie à une possible baisse des taux d’intérêt, et une chute des stocks de pétrole américain, qui ont baissé de 3,1 millions de barils la semaine dernière, selon les données de l’Energy Information Agency.

Un drone américain abattu légitimement ?

L’incident du drone américain avait été annoncé plus tôt dans la matinée par l’Iran, indiquant avoir abattu un « drone espion américain » qui survolait son propre espace aérien, ce qu’ont démenti les Etats-Unis, assurant pour leur part que l’appareil survolait le Détroit d’Ormuz dans l’espace aérien international. Ils ont néanmoins qualifié cette « attaque » comme « non provocante » de la part de l’Iran.

Le tir de missile iranien intervient dans un contexte politique particulièrement tendu dans la région. Il y a deux semaines, deux pétroliers, l’un japonais, l’autre norvégien, ont été sabotés et ont pris feu, forçant leurs équipages respectifs à abandonner les navires en mer. Washington a accusé Téhéran d’être à l’origine de ces sabotages, s’appuyant sur une vidéo peu probante filmée de nuit.

Ces accusations ont été rejetées tout comme celles, toujours émanant de Washington, qui portent sur une série d’autres incidents survenus dans le Détroit d’Ormuz au courant du mois de mai à l’encontre de pétroliers et d’un oléoduc.

Le Détroit d’Ormuz sous tension

L’Iran est en très mauvais terme avec les Etats-Unis depuis Donald Trump a retiré son pays de l’accord international anti-nucléaire avec l’Iran et imposé aux pays de sévères sanctions économiques, en imposant à ses alliés un embargo commercial vis-à-vis de Téhéran. Les tensions sont encore montées d’un cran fin avril, Washington n’ayant pas renouvelé les exemptions sur les exportations de pétrole iranien qui avaient été accordées à neuf pays, dont la Chine.
Remise en question de l’accord de Vienne.

Les récents incidents dans le Détroit d’Ormuz et le Golfe Persique ont ajouté de l’huile sur le feu aux relations entre les deux pays. Les enjeux économiques de la région sont colossaux : 30 % de la production de pétrole mondiale transite par le Détroit d’Ormuz.

L’Iran, qui avait jusqu’à présent respecté les contours de l’Accord de Vienne, a récemment annoncé qu’elle passerait outre certaines restrictions prévues dans l’accord. Lundi, Morgan Ortagus, porte-parole du département d’Etat américain, a appelé le monde « à ne pas céder au chantage nucléaire » de l’Iran.

De son côté, la Chine a demandé à Téhéran « à ne pas abandonner l’accord à la légère », à « garder la tête froide et à ne pas ouvrir la boite de Pandore ».

Les craintes que le conflit s’enflamme davantage et se déporte sur un terrain militaire sont de plus en plus prégnantes. L’armée américaine, qui a déjà déployé un arsenal au courant du mois de mai, a annoncé cette semaine le déploiement d’un millier de marines supplémentaires dans la région du Golfe.