Vote du Brexit : Jour J pour le Royaume-Uni, et ensuite ?

Le compte à rebours du Brexit est lancé et toute l’attention des marchés est tournée vers le vote de ce soir à Westminster, à la Chambre des communes.

L'écrasante majorité des pronostics tablent sur un rejet de l'accord convenu avec l'Union européenne. Principal point de blocage du texte : la clause de “sauvegarde”, destinée à empêcher le rétablissement d’une frontière physique entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord et instituant de fait un statut spécifique pour cette dernière.

Le texte sera soumis au vote à partir de 19h GTM, et le suspense de l’avenir du Royaume-Uni est à son comble. Car en cas d'issue négative pour Theresa May, un ensemble de scénarios s’ouvrent alors pour le pays, de la sortie du pays de l’Union européenne sans deal à l’organisation d’un nouveau référendum, en passant par la tenue de nouvelles élections générales.

Theresa May appelle à une « seconde lecture »

Hier, la Première ministre Theresa May a tenté jusqu’au bout de convaincre les parlementaires à soutenir l’accord convenu avec l’Union européenne le 25 novembre 2018, un vote qu'elle avait reporté au mois de décembre, craignant d'être battue à plat de couture, et qui avait mené les rangs de sa majorité à présenter contre elle une motion de défiance.

S’exprimant en matinée à l’occasion d’un déplacement dans une usine à Stoke-on-Trend, une commune pro-Brexit, Theresa May a de nouveau mis en garde contre les dangers d’un scénario sans Brexit, estimant que ce dernier était plus probable qu’une sortie de l’Union européenne sans deal.

Elle s’est ensuite exprimée dans l’après-midi devant le Parlement en demandant aux MPs de bien vouloir « donner une seconde lecture » à son texte, assurant que le rejet de l’accord conduirait à la rupture du Royaume-Uni (« break up »).

Débats en cours à Westminster

Les débats au sein de la Chambre des communes ont débuté cet après-midi. Le speaker de la Chambre des communes a retenu quatre amendements qui seront débattus pendant la séance.

A raison d'environ une vingtaine de minutes de vote pour chacun des amendements, le résultat final du vote devrait être connu d'ici 21h30.

A Downing Street, on indique que la Première ministre ne démissionera pas en cas de rejet du texte et devrait "rapidement s'exprimer sur le résultat". Elle devrait donc faire une déclaration d'intention dès l'issue du vote au Parlement dans la soirée.

Geoffrey Cox, le Procureur général, a ouvert la séance parlementaire en déclarant qu'il supporterait l'accord de retrait de Theresa May, "un vote nécessaire pour sécuriser le départ du Royaume-Uni et débloquer le futur du pays hors de l'Union européenne".

Le DUP a rapidement fait part de son mécontentement à l'égard du "backstop" à la frontière irlandaise. Son chef de file, Nigel Dodds, a souligné qu'aucun changement n'avait été réalisé sur ce point 5 semaines après l'accord de Theresa May avec Bruxelles. Pour calmer le jeu et tenter de rallier une partie des MPs du DUP, Geoffrey Cox a rappelé que le "backstop" irlandais prévu par l'UE n'était qu'un "arrangement provisoire".

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