Brexit : la perspective d’une sortie sans deal de plus en plus prégnante
Le Parlement britannique a rejeté trois fois l’accord du Brexit de Theresa May, et pour la deuxième fois hier une série d’options alternatives. Le Royaume-Uni se rapproche un peu plus d’un divorce sans deal.
Hier soir, les députés de la Chambre des communes britanniques ont encore manqué de trouver un consensus sur le Brexit pour sortir la Grande-Bretagne de son marasme politique.
En prenant la main, la semaine dernière, sur l’agenda parlementaire du Brexit au détriment du gouvernement, les MPs avaient déjà échoué à trouver un compromis sur une alternative au plan de Theresa May.
Mercredi 27 mars, aucune des huit solutions présentées pour parer à l’accord de sortie avec l’UE n’avait recueilli une majorité de voix au Parlement britannique. Deux jours plus tard, les députés ont rejeté pour la 3e fois le projet de divorce de la Première ministre, qui avait joué son vatout en offrant sa démission en échange de la ratification du texte.
Encore quatre fois non
Après ces échecs, la Chambre des communes a remis le couvert hier soir en organisant à nouveau des votes indicatifs sur une deuxième série de plan B. Mais, comme la semaine dernière, aucune des quatre motions présentées n’a remporté l’adhésion des députés britanniques.
Ni l’organisation d’un nouveau referendum, ni le maintien du pays dans le marché commun « à la norvégienne », ni la perspective d’une union douanière, ni même l’arrêt du processus du Brexit à deux jours de la deadline du 12 avril n’ont recueilli la majorité de leurs votes.
Les divisions profondes qui déchirent la majorité conservatrice – dont une partie rejette toute éventualité d’un « soft brexit » - le refus de leur plus précieux allié, le DUP, de soutenir l’accord de sortie, et les calculs politiques qui animent les autres partis à chacune des sessions de la Chambre basse sur le Brexit laissent aujourd’hui l’avenir du pays dans le Fog le plus complet.
Ou presque : si ces dernières semaines ont laissé coi plus d’un observateur, la perspective d’une sortie de l’UE sans accord le 12 avril prochain est sur toutes les lèvres : le scénario du pire est désormais le plus probable, de l’aveu même du négociateur européen en chef Michel Barnier.
« Un Brexit sans accord n'a jamais été mon souhait mais il devient chaque jour plus probable », a-t-il déclaré à l’occasion d’une conférence du think tank EPC, à Bruxelles.
Réunion de crise
Après avoir à la fois refusé de ratifier l’accord négocié avec Bruxelles et d’autres possibilités de sortie, quel sort la Grande-Bretagne va-t-elle réserver à ses citoyens dans les dix prochains jours ?
Côté cour, Theresa May va passer une bonne partie de sa journée en réunion de crise à Downing Street pour élaborer un ubuesque et énième plan de sortie. Au bord du gouffre, sa place sur la sellette (une partie des conservateurs ayant menacé de soutenir une motion de censure à son encontre si elle soutenait un Brexit soft), la Première ministre devrait probablement jouer la même carte qu’elle agite depuis des mois : représenter l’accord de sortie pour la 4e fois au Parlement britannique et tenter d’arracher une ratification par désespoir.
Mais elle pourrait aussi envisager de retourner à Bruxelles négocier un report long du Brexit ou annoncer l’organisation d’élections générales au Royaume-Uni. Mais selon une information du Times, le ministre des Finances Philip Hammond devrait demander aux conservateurs de ne pas se rallier à cette dernière idée « dans la mesure où ni le parti, ni le pays pourrait se permettre d’organiser de nouvelles élections ».
Le report long du Brexit, une question politique
Au pied du mur, la Grande-Bretagne a concrètement jusqu’au 10 avril pour ratifier l’accord de sortie convenu avec Bruxelles, qui refuse mordicus de rouvrir les négociations sur le texte et de céder à son futur ex-partenaire un délai plus long sans conditions.
Et pour cause : l’Union européenne a tout intérêt de continuer à mettre la pression sur la ratification de l’accord pour ne pas se retrouver face à un choix cornélien : accepter de repousser à long terme le Brexit et ouvrir la voie à de nouveaux mois d’incertitude politique, ou le refuser et porter assez injustement la responsabilité d’un no deal.
Pour Michel Barnier, « Ce serait la responsabilité du gouvernement britannique de choisir entre ces deux options », sans préciser comment se concrétiserait cette prise de responsabilité.
« Une telle extension comporterait des risques importants pour l'UE, d'où la nécessité d'une justification solide. De nombreuses entreprises de l'UE nous mettent en garde contre le coût de l'extension de l'incertitude. Il y aurait également un coût politique. Si le Royaume-Uni est toujours membre le 23 mai, il devra organiser des élections », a-t-il prévenu.
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