Données économiques Europe : le coup de froid sur l’activité manufacturière se confirme

Après les données flash du 22 mars, les chiffres définitifs des PMI manufacturiers de la zone euro publiés ce matin par IHS Markit confirme la décélération de l’activité au mois de mars.

Dans l’Hexagone, le PMI manufacturier du mois de mars ressort à 49,7 (contre 49,8 en flash), après s’être redressées à 51,5 en février.

Dégringolade de l'activité en Allemagne

En Allemagne, le PMI manufacturier, tombé à 47,6 en février, confirme sa chute libre, à 44,1, (contre 44,7 en données flash), le secteur continuant de pâtir de la chute des exportations, en particulier de son premier partenaire commercial, la Chine, dont le ralentissement économique se poursuit.

Pour rappel, l’Allemagne a manqué de peu une entrée en récession au 4^e trimestre 2018, où il a enregistré un niveau du PIB flat après une contraction de -0,2 au troisième trimestre 2018.

A la fin du mois de janvier, le gouvernement fédéral avait déjà révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l’année à venir, anticipant +1 % en 2019, contre 1,8 % précédemment. Ces prévisions n’en restent pas moins optimistes par rapport à d’autres projections : celles de l’OCDE tablent sur une croissance bien plus timide, à 0,7 %tandis que les prévisionnistes de l’institut allemand Ifo l’ont récemment abaissée à 0,6%.

Contraction en zone euro

En Italie, la tendance est la même : le PMI manufacturier est confirmé à 47,7 en mars, enregistrant ainsi son sixième fois consécutif de contraction, passé sous la barre des 50 au mois d’octobre.

Au final, en contraction à 49,3 au mois de février, le PIB de la zone euro continue de baisser à 47,5 (contre 47,6 en données flash) en mars.

Baisse inattendue de l’inflation

Ces données s’accompagnent d’une baisse surprise de l’inflation de la zone euro en mars, qui tombe à 1,4 % et à 0,8 % pour l’inflation core (hors énergie et alimentation). Le taux de chômage européen reste inchangé, à 7,8 %.

Le maintien du niveau de l’emploi et la hausse des salaires n’ont pas suffi à stimuler les prix à la consommation, impactés par un ralentissement durable de l’activité manufacturière et un fléchissement général de la demande.

Le niveau actuel de l'inflation européenne s'éloigne encore un peu plus de l'objectif de la Banque centrale européenne visant un taux proche des 2 %, même si à l'issue de sa dernière réunion de politique monétaire, elle avait abaissé ses projections d'inflation à 1,2 % en 2019, 1,5 % en 2020 et 1,6 % en 2021.

La BCE, qui a indiqué qu'elle ne programmerait aucune hausse de ses taux d'intérêt directeurs d'ici la fin 2019, a par ailleurs annoncé le lancement de TLTRO d'ici à septembre pour stimuler la demande de crédits des particuliers et entreprises auprès des banques européennes.