Le PMI de la zone euro décroche, comme celui de la France
Le PMI composite de la zone euro ressort à 50,7 alors que le consensus tablait sur une légère progression par rapport au mois de décembre, à 51,4.
C'est un nouveau signe d'essoufflement pour l'économie de la zone euro. D'après IHS Markit, "la croissance de la zone euro se replie à un creux de cinq ans et demi en janvier, et affiche un niveau proche de la stagnation", le PMI composite atteignant son niveau le plus bas depuis juillet 2013.
Pour Chris Williamsom, économiste en chef d'IHS Markit, "ces résultats très décevants sont conformes à une hausse du PIB d’à peine 0,1 % au premier trimestre de l’année".
L’industrie manufacturière enregistre sa plus faible expansion depuis juillet 2013, soit depuis la reprise de la production industrielle dans la région, tandis que les prestataires de services signalent la plus faible hausse de leur activité depuis août 2013.
Le secteur des services, comme celui manufacturier, reculent par rapport au mois de décembre, après avoir fini l'année sur une note décevante. Ils tombent respectivement à 50,8 et 50,5 alors que le consensus tablait sur une légère progression mensuelle, à 51,5 pour chacun des secteurs.
Contraction de l'industrie manufacturière allemande
Ces mauvais résultats font écho à la morosité des économies françaises et allemandes dont les PMI, publiés ce matin, sont également décevants. Outre-Rhin, le PMI composite de l'Allemagne note une légère accélération de l’expansion par rapport à décembre, portée par un regain de croissance dans le secteur des services, indique IHS Markit. La hausse de l’activité globale signalée en janvier est toutefois la 2ème plus faible enregistrée depuis quatre ans. L’industrie manufacturière allemande se contracte en effet pour la première fois depuis novembre 2014, à 49,9, tendance résultant des plus fortes baisses du volume global des nouvelles commandes et des ventes à l’export depuis décembre 2012.
Chute du PMI de la France
Continuant de chuter, le PMI composite de la France, à 47,9, contredit le consensus qui tablait sur une progression à 51, soit en légère croissance, et atteint son niveau le plus bas depuis novembre 2014.
Le PMI manufacturier se redresse en revanche à 51,2 alors qu'il était attendu par le consensus à 50. C'est principalement le secteur des services qui souffre et tombe à 47,5, son plus bas niveau depuis février 2014, alors que le consensus l'attendait avec plus d'optimisme à 50,6.
L’indice PMI composite s’était déjà écroulé au mois de décembre, tombé à 49,3 contre 54,2 points au mois de novembre, atteignant son niveau le plus bas pour la première fois depuis le mois de juin 2016. Les deux indices, manufacturiers et de service par rapport au mois de novembre étaient passés tous les deux sous la barre des 50 points, en dessous desquels l’activité est en situation de décroissance. IHS Markit avait imputé cette contraction « majoritairement » à la situation sociale exceptionnelle que connaît la France depuis plusieurs semaines avec le mouvement des Gilets Jaunes. En janvier, l'analyse du cabinet économique évolue quelque peu.
Pour Eliot Kerr, économiste d'IHS Market, "il est difficile d'établir si cette mauvaise performance découle des perturbations résultant du mouvement des Gilets Jaunes qui s'est poursuivi en début d'année, ou si le ralentissement économique mondial anticipé pour 2009 commence déjà à se faire ressentir".
IHS Markit indique les carnets de commandes des entreprises ont encore baissé ce mois-ci. Dans le secteur des services, elles atteignent leur niveau le plus bas depuis janvier 2012.
L'Etat français reste sur ses prévisions de croissance pour 2019
La croissance française du dernier trimestre 2019, dont Bruno Lemaire, a indiqué qu’elle devrait être imputée de 0,1 points en raison du seul mouvement social des Gilets Jaunes, devrait être de 0,2 % au lieu des 0,4 % prévus.
Toutefoi, le ministre de l’Economie a assuré hier soir, dans une interview accordée à Bloomberg en marge du Forum économique de Davos, que le gouvernement maintenait sa prévision de croissance de 1,7 % pour 2019 « parce que nous allons garder le cap des réformes » a-t-il précisé.
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