Qu’attendre de la prochaine réunion de la BCE ?
A l’issue de sa réunion mensuelle de politique monétaire, la BCE devrait confirmer jeudi 10 avril le report de la hausse de ses taux d’intérêts directeurs. Mais quels contours va-t-elle donner au maintien de son cap dovish ?
Sans surprise, la Banque centrale européenne devrait confirmer le cap dovish initié au début de l’année. Car depuis le 7 mars, date de sa précédente réunion, le contexte économique de la zone euro et les principaux risques pesant sur son développement ont peu évolué.
D’une part, les grandes inconnues du Brexit et des négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis sont restées peu ou prou au même stade qu’il y a quatre semaines.
Côté Vieux Continent, le suspense demeure sur les conditions de la sortie du Royaume-Uni à la veille d’un important rendez-vous entre Londres et ses futurs ex-partenaires, celui d’une session extraordinaire du Conseil européen à Bruxelles. Quant à l’axe sino-américain des tractations commerciales, la concrétisation d’un accord, dont l’imminence est régulièrement annoncée, se fait toujours attendre.
Abaissement des perspectives économiques du FMI
D’autre part, les dernières statistiques économiques ne présagent pas d’une amélioration nette de l’activité à l’horizon 2019.
Publiées cette après-midi, les nouvelles prévisions de la croissance économique mondiale du FMI ont encore été révisées à la baisse. « Les Perspectives de l’économie mondiale (PEM) prévoient un ralentissement de la croissance en 2019 pour 70 % de l’économie mondiale. La croissance mondiale, qui a culminé à près de 4 % en 2017, a fléchi à 3,6 % en 2018, et devrait encore ralentir en 2019, à 3,3 % », estime le FMI qui a de nouveau abaissé ses prévisions de croissance mondiale, évaluée à 3,5 % précédemment.
« Bien qu’une croissance mondiale de 3,3 % demeure raisonnable, les perspectives de nombreux pays sont très moroses, avec des incertitudes considérables à court terme, d’autant que les taux de croissance des pays avancés convergent vers leur potentiel modeste à long terme », ajoute l’institution qui table désormais sur 1,3 % de croissance dans la zone euro pour 2019, contre 1,6 % précédemment.
Dans la zone euro, l’activité des services s’est redressée en mars, mais l’ensemble reste plombé par des PMI manufacturiers toujours en souffrance, en particulier en Allemagne où le secteur continue de pâtir de la faiblesse de la demande et de la chute des exportations. Ces mauvais résultats s’accompagnent d’une baisse surprise de l’inflation, tombée à 1,4 % en zone euro.
De l’autre côté de l’Atlantique, les indicateurs sont contrastés : les Etats-Unis ont enregistré une solide croissance du nombre de créations d’emploi non agricoles, une nette progression de l’ISM manufacturier mais un ralentissement dans les services, des salaires en quasi-stagnation, un repli des commandes industrielles et de biens durables ainsi qu’une baisse des ventes au détail en février, couplées à une augmentation des stocks des entreprises.
En Chine, un redressement surprise de l’activité manufacturière en mars se démarque mais l’ensemble des autres indicateurs reste en berne. Sur cette même période, l’Empire du Milieu enregistre une nouvelle chute de ses ventes de voitures (-12 %, après -18,5 % en février), pour le 10e mois consécutif. En rythme annuel glissant, les exportations du 1er partenaire commercial de l’Allemagne ont reculé de 15,5 %.
De nouveaux instruments de stimulation monétaire ?
Face à ce tableau général toujours aussi morne, il semble clair que la BCE devrait écarter à court terme toute hausse de ses taux d’intérêt direct, et rester sur ses précédentes projections économiques, qui avaient été fortement révisées à la baisse.
L’attention des observateurs sera principalement portée sur les annonces relatives à d’autres instruments de stimulation monétaire.
Quatre mois seulement après l’arrêt de son programme de Quantitative Easings, certains analystes envisagent que la Banque centrale puisse à nouveau recourir à ces rachats de dette massifs, qui permettent de faciliter l’accès au crédit des ménages et des entreprises en injectant des liquidités dans les banques européennes.
Annoncés lors de sa dernière réunion, de nouveaux TLTRO, autres instruments de stimulation monétaire de la BCE, devraient être lancés à partir du mois de septembre, mais les interrogations demeurent sur les conditions de ces opérations de refinancement, dont la maturité, de deux ans, est plus courte que leur version précédente. En question notamment : le niveau de taux d’intérêt que les banques devront payer sur ces emprunts, qui n’a pas encore été communiqué par l’institution de Francfort.
Enfin, les établissements bancaires – en particulier allemands – espèrent que la BCE leur apporte des compensations sur son taux de dépôt négatif, actuellement de -0,4 %, qui pèse sur leur rentabilité. La Banque centrale s’est déclarée ouverte à l’instauration d’un système de modulation du niveau du taux de dépôt par paliers. Mais la mise en place d’une telle mesure n’est pas actée car elle pourrait laisser entendre qu’elle laissera encore un certain temps ses taux d’intérêt à un niveau plancher.
>>> AGENDA – Réunion mensuelle de la BCE du 10 avril 19 - Après la publication d’un communiqué à 13h45, Mario Draghi, président de la BCE, tiendra sa traditionnelle conférence de presse à 14h30 pour commenter les nouvelles décisions de politique monétaire de la banque centrale <<<
Ces informations ont été préparées par IG Europe GmbH et IG Markets Limited. En plus de la déclaration ci-dessous, le contenu de cette page ne contient pas d’enregistrement de nos cours, ni d’offre ou de sollicitation d’une transaction sur un instrument financier. IG décline toute responsabilité quant à l’utilisation qui pourrait être faite de ces commentaires et aux conséquences qui pourraient en découler. Aucune déclaration ou garantie n’est donnée quant à l’exactitude ou à l’exhaustivité de ces informations. Par conséquent, toute personne qui agit en son nom le fait entièrement à ses propres risques. Toutes les recherches citées ne tiennent pas compte des objectifs spécifiques d’un investissement, de la situation financière ou des besoins propres à chaque investisseur susceptible de les recevoir. Ces informations n’ont pas été préparées conformément aux exigences légales visant à promouvoir l’indépendance de la recherche en investissement et, en tant que tel, sont considérées comme une communication marketing. Bien que nous ne soyons pas spécifiquement contraints de traiter en amont de nos recommandations, nous ne cherchons pas à en tirer profit avant qu’elles ne soient fournies à nos clients. Voir la déclaration relative aux recherches non indépendantes et le résumé trimestriel.
Restez attentifs aux opportunités après les annonces de la Banque Centrale Européenne
Découvrez comment les annonces de politique monétaire de la BCE influencent les taux d’intérêt et la stabilité des prix, suite à la dernière réunion en septembre 2020.
- Comment la prochaine réunion pourrait-elle impacter les marchés ?
- Quelles sont les décisions clés sur les taux d’intérêt à surveiller ?
- Pourquoi l’annonce du Conseil des gouverneurs est-elle importante pour les investisseurs ?
Les cours en temps réel
- Forex
- Actions
- Indices
Voir plus de valeurs forex en temps réel
Voir plus d'actions en temps réel
Voir plus d'indices en temps réel
Les cours ci-dessus sont soumis aux mentions légales du site.
Les cours sont donnés à titre indicatif.