Que va annoncer la BCE à l’issue de sa réunion mensuelle ?

Update | Jeudi 07 Mars 2019 8h30

L’incertitude du Brexit et des négociations commerciales américaines avec la Chine comme avec l’UE ne permettront probablement pas à la BCE de trancher dans le vif.

Face à ces trois grandes inconnues, et dans un contexte de ralentissement économique généralisé, la BCE ne devrait pas se risquer à annoncer un quelconque changement dans sa politique monétaire.

Taux inchangés, « data observing policy » et examen du « potentiel » du lancement de nouveaux TLTRO, ces prêts bonifiés dont elle a fait l’usage par le passé pour doper les crédits bancaires, seront très probablement au menu des annonces de Mario Draghi, son président.

L’institution de Francfort devrait attendre patiemment l’issue de l’un de ces grands dossiers économiques – Brexit et négociations commerciales de Washington – avant d’amorcer, dans un sens ou dans l’autre, le virage de sa politique monétaire actuelle.

Recours aux prêts bonifiés ?

En matière de TLTRO, si la BCE pourrait éventuellement en préciser les contours (volume, durée, taux), la plupart des analystes considèrent que ces instruments ne devraient pas être lancés avant l’été, pour ménager la liquidité des banques, car les précédents TLTRO n’arriveront à échéance qu’à la mi-2020.

Côté taux, à l’issue de ses deux précédentes réunions, la banque centrale avait indiqué qu’elle devrait les laisser inchangés « jusqu’à la fin de l’été et aussi longtemps que nécessaire pour assurer la convergence de l’inflation vers des niveaux inférieurs à, mais proches de 2 % à moyen terme ». Si elle pourrait rester sur cette ligne, une partie des observateurs prédisent qu’elle pourrait se montrer davantage prudente en garantissant leur maintien au-delà du premier semestre 2019.

Révision des projections d’inflation et de croissance

A côté de ce statut quo, beaucoup d’analystes anticipent en revanche de nouvelles projections d’inflation et de croissance de la part de la Banque centrale européenne. Jusqu’à présent, elle a gardé le cap d’un objectif d’inflation de la zone euro « en dessous mais proche de 2 % », malgré un ralentissement de l’IPCH en décembre à 1,6 %, après 1,9 % en novembre.

En décembre dernier, elle avait annoncé des perspectives de croissance de 1,7 % en 2019.

Mais l’horizon à court terme de l’économie européenne s’est davantage assombri ces dernières semaines avec une activité au ralenti en Allemagne et l’Italie en récession, auxquelles s’ajoutent une succession de prévisions économiques toujours plus pessimistes du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), cette dernière tablant sur une faible croissance du PIB de la zone euro en 2019, de seulement 1 %.

A ces projections s’ajoutent de mauvais PMI manufacturiers dans la plupart des économies, qui n’augurent pas de nette amélioration dans les mois à venir.

Dans ces conditions, la BCE devrait revoir sa copie et afficher un optimisme moins mesuré qu’en janvier, où elle avait souligné que la croissance de la zone euro restait soutenue par des conditions de financement porteuses, une bonne dynamique de l’emploi et la hausse des salaires.

Elle devrait annoncer une croissance de 1,3% en 2019, en légère hausse en 2020, selon les prévisions d'un panel d'économistes intérrogés par Reuters.

Vous pourrez suivre en direct la publicaton du communiqué de la BCE et la conférence de presse du président de Mario Draghi sur le compte Twitter d'IG France à partir de 13h45.