Résultats des techs : le récap'
Retour sur dix jours de résultats financiers de six des principaux géants de la tech.
Apple
Première à dévoiler les chiffres de son quatrième trimestre, la firme à la pomme, Apple a enchaîné les déconvenues ces dernières semaines.
Mais après son profit warning, Apple a su rassurer les investisseurs : si l’entreprise a confirmé une baisse de 15 % de ses ventes d’iPhone entre octobre et décembre et une chute de son CA de 5 %, elle enregistre une nouvelle hausse du chiffre d’affaires de sa division « services » (iTunes, Apple Music, Apple Pay), à 10,8 milliards de dollars, et avec une marge brute en hausse de 4,5 %, à 62,8 %. Cette division représente désormais 13 % du chiffre d’affaires global d’Apple.
Après avoir dépassé une capitalisation record de plus de 1000 milliards de dollars l’été dernier, le soufflet financier de l’entreprise a dégonflé séance après séance jusqu’à atteindre un malheureux point d’orgue, début janvier, avec son premier profit warning depuis plus de dix ans. Des mauvais résultats qu’Apple doit à la chute de ses ventes d’iPhones, en particulier sur le marché chinois. Les investisseurs ont toutefois salué la capacité de l’entreprise à compenser la chute de ses ventes de smartphones par le déploiement de ses autres services comme la musique, les systèmes de paiement ou la vidéo à la demande.
Pour son T4, la société de Mark Zuckerberg a publié un bénéfice ainsi qu’un chiffre d’affaires trimestriel supérieurs au consensus, grâce à sa filiale Instagram ainsi qu’à ses recettes publicitaires, qui ont crû de 30 %, à 16,64 milliards de dollars.
Le bénéfice net de l’entreprise ressort à 6,88 milliards de dollars, soir 2,38 dollars par action, battant le consensus qui en attendait 2,19 dollars par action. Le chiffre d'affaires total du trimestre s’élève à 16,91 milliards, contre 12,97 milliards un an auparavant et un consensus à 16,39 milliards de dollars.
Pour la société de Marc Zuckerberg, 2018 aura été aussi éprouvante. Facebook a enchaîné les scandales sur la fuite et l’exploitation des données de ses utilisateurs à des fins commerciales ou politiques. L’action est tombée à son plus bas le dernier jour de l’année à 123 $ après avoir atteint son plus haut six mois plus tôt à 218,62 $.
Microsoft
L’entreprise informatique historique a réussi à être la hauteur du consensus des analystes, malgré le ralentissement de sa division cloud, Azure. Son chiffre d'affaires total a progressé de 12,3 % à 32,47 milliards de dollars sur le trimestre à fin décembre alors que les analystes financiers prévoyaient en moyenne 32,51 milliards selon les données Refinitiv.
Le groupe a réalisé sur la période un bénéfice de 8,42 milliards de dollars, soit 1,08 dollar par action, à comparer à une perte de 6,30 milliards un an plus tôt. Le bénéfice par action hors exceptionnels ressort à 1,10 dollar, soit un cent au-dessus du consensus Refinitiv.
La division de logiciels professionnels a vu son chiffre d'affaires progresser de 13 %, grâce entre autre à la croissance à deux chiffres d’Office 365 et de LinkedIn, battant le consensus de près de trois points.
La division informatique individuelle (Windows, Xbox, Surface, Bing…) reste affiche +7 % de croissance annuelle à 13 milliards, contre 13,07 milliards attendus par le marché.
Mais sa division Azure, sur laquelle le groupe place d’importantes ambitions stratégiques (avec la vocation de concurrencer Amazon sur ce terrain), enregistre un ralentissement de sa croissance, revenue à 76% sur octobre-décembre, contre 98 % un an auparavant et 76% déjà sur juillet-septembre. Des résultats décevants pour les analystes qui se sont traduit par une perte de 2 % de la valeur de l’action, dans les échanges hors séance après la publication de ces résultats.
En 2018, l’action de Microsoft a progressé de 18,7 % en 2018, et le consensus place l’objectif de cours à 12 mois à 125,7 $, le titre évoluant entre 98 et 110 $ ces quatre derniers mois.
Amazon
Bien qu’Amazon a publié un chiffre d’affaires en hausse de 19,7 % au 4e trimestre, à 72,38 milliards de dollars, battant le consensus, l’entreprise a annoncé prévoir entre 56 et 60 milliards de dollars de ventes au premier trimestre, une fourchette inférieure au consensus de Refinitiv, qui en attendait 60,77 milliards de dollars.
L’entreprise de Jeff Bezos a présenté de bons résultats pour ses activités de cloud et de streaming vidéo, deux secteurs d’activité particulièrement observés par les investisseurs.
Le département Amazon Web Services a battu le consensus avec un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de 45 %, à 7,4 milliards de dollars, et un bénéfice opérationnel qui progresse de 60 %, à 2,17 milliards de dollars. Quant à son service d’abonnement, Amazon Prime, il a vu son CA progresser de 25 %, à près de 4 milliards de dollars.
En revanche, l’entreprise américaine a fait état d’un certain nombre de difficultés sur des marchés étrangers. Le groupe a commencé à retirer toute une série de produits de son site en Inde pour se plier à une nouvelle réglementation domestique, qui interdit aux distributeurs de vendre des produits de sociétés dans lesquelles ils ont des parts.
A noter qu’Amazon pourrait par ailleurs être exposé dans les mois à venir au divorce de son pdg, Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde, car son épouse pourrait recevoir la moitié de sa fortune lors de leur séparation. Or, l’essentiel de la richesse de Jeff Bezos – estimée à 137 milliards de dollars - est constitué de ses parts dans Amazon, dont il possède 16 %.
Aucune information n’a pour l’instant été communiquée sur l’issue juridique et financière du divorce du couple Bezos, mais les inquiétudes demeurent sur les conséquences financières de cette séparation.
Alphabet (Google)
Après d’insolents résultats trimestriels en juillet ainsi qu’en octobre Alphabet avait gagné 33,7 milliards de dollars entre août et octobre), principalement tirés de la société Google, qui connaît pratiquement 20 % de croissance annuels depuis ses débuts, tous les voyants étaient au vert pour les analyses qui prédisaient à nouveau une solide croissance des revenus d’Alphabet.
Celle-ci a bien été au rendez-vous, son chiffre d’affaires a augmenté de 21,5 %, et le bénéfice net atteint 8,95 milliards de dollars, soit 12,77 dollars par action, au quatrième trimestre à fin décembre, après une perte de 3,02 milliards un an plus tôt, soit 4,35 dollars par action.
Mais le groupe a déçu les investisseurs pour le niveau de ses dépenses. L’ensemble des charges et des dépenses a atteint 31,07 milliards de dollars au quatrième trimestre, en hausse de 26 % par rapport à l’an dernier. Conséquence : la marge opérationnelle a baissé au 4e trimestre, à 21 % contre 24 % il y a un an.
Tentant de rassurer investisseurs et analystes, la directrice financière d’Alphabet, Ruth Porat, a déclaré aux que les dépenses d’investissement seraient « modérées de façon assez significative » cette année. Elle a par ailleurs indiqué que le groupe avait autorisé un projet de rachat de 12,5 milliards de dollars d’actions supplémentaires.
Snap
La société éditrice de l’appli Snapchat s’en sort bien. Elle termine 2018 sur une note positive alors que ces 12 derniers mois ont plutôt été difficiles pour la firme américaine. Forte d’un bon 4e trimestre, au cours duquel elle enregistre 389,8 millions de dollars de revenus bruts, Snap dépasse les attentes des analystes avec 1,18 milliards de dollars de CA sur l’année 2018, (+43 %), ayant réussi à davantage monétiser son appli.
Son bénéfice par action baisse moins que prévu, avec une perte de 0,14 dollar par rapport au 3e trimestre alors que les analystes s’attendaient à une perte de 0,19 dollar par action.
Après plusieurs trimestres consécutifs de chute d’audience, Snapchat a par ailleurs réussi à stabiliser le nombre de ses utilisateurs : 186 millions de personnes ont utilisé l’appli quotidiennement au 4e trimestre, comme lors des trois précédents mois. En réalité le nombre d’utilisateurs actifs aurait en fait augmenté, l’appli ayant rencontré des incidents sur Android, qui aurait effacé les gains d’utilisateurs sur iPhone.
La trésorerie est en revanche toujours dans le rouge et les prévisions de CA pour le prochain trimestre sont inférieures à celles de son dernier trimestre d’exercice 2018.
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