Sénard-Bolloré, un nouveau tandem à la tête de Renault
Après la démission de Carlos Ghosn la nuit dernière, le conseil d'administration de Renault a élu Jean-Dominique Sénard, ex PDG de Michelin, président du groupe. Thierry Bolloré est nommé directeur général.
Suite à la démission de Carlos Ghosn, annoncée ce matin par Bruno Le Maire, le conseil d'administration de Renault a désigné son nouveau duo exécutif pour diriger le groupe automobile. Avec le départ de Carlos Ghosn, Renault a opté pour une direction bicéphale, en dissociant les fonctions de président du conseil et de directeur général.
Les premières sont confiées à Jean-Dominique Sénard, les secondes à Thierry Bolloré, qui assurait les fonctions de directeur exécutif en interim depuis l'incarcération de Carlos Ghosn au Japon il y a deux mois.
Comme pressenti, et annoncé par la presse en début de semaine, c'est donc le PDG de Michelin, qui succède aux fonctions de présidence de Renault. "Outre toutes les fonctions assumées par le président du conseil, le nouveau président du conseil d'administration [...] devra évaluer, et si nécessaire, faire évoluer la gouvernance de Renault afin notamment d'assurer la transition vers la nouvelle structure", précise Renault dans un communiqué.
Jean-Dominique Sénard se voit confier la supervision du fonctionnement de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi et la responsabilité de son pilotage. Pour sa part, Thierry Bolloré coordonnera pour la société les activités de l'alliance "dans le domaine opérationnel, sous l'autorité du président", indique le communiqué.
Un duo passé par Michelin
Ironie du sort, les deux nouveaux dirigeants de Renault sont passés par Michelin, comme Carlos Ghosn qui a débuté sa carrière dans le groupe clermontois en 1978.
Jean-Dominique Sénard, bientôt 66 ans, devait mettre un terme à son mandat de président de Michelin en mars prochain. Diplômé d'HEC, ayant débuté sa carrière chez Total, entré chez Michelin en 2005 comme directeur financier, il jouit d'une réputation "de grande intégrité, voire de frugalité", selon les termes employés par Reuters, qui tranche avec le style haut en couleurs de Carlos Ghosn.
Personnalité extérieure au groupe, il interviendra comme juge de paix et aura la charge d'apaiser les tensions entre Renault et ses partenaires japonais Nissan-Mitsubishi, qui ont empiré avec "l'affaire Ghosn. Il arrive avec le blanc-seing de l'Etat français, actionnaire de Renault à hauteur de 15 %. Le ministre de l'Economie et des Finances a salué "sa compétence reconnue dans le secteur automobile" et "sa capacité à réussir à la tête d'un grand groupe industriel" ainsi que sa "conception sociale de l'entreprise".
De son côté, Thierry Bolloré (sans lien de parenté avec Vincent Bolloré), 55 ans, ingénieur de formation, est aussi un ancien de Michelin où il commencé sa carrière en 1990 comme chef d'atelier dans une usine de pneus pour poids lourds, selon les informations de Reuters.
Il a intégré Renault en 2012 en qualité de directeur des fabrications. Promu directeur délégué à la compétitivité en 2013, puis directeur général adjoint au début de l'année 2018, il incarne la continuité opérationnelle du groupe.
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