CAC 40 : la bourse de Paris en fort repli sous la menace du coronavirus

Update - 9h34

L’épidémie du coronavirus apparu en Chine s’est davantage propagée ce week-end, provoquant un repli des bourses asiatiques lundi matin. La bourse de Tokyo a perdu plus de 2% : le Nikkei a cédé 2,03% à 23 343 points, et le Topix a perdu 1,61% à 1702 points. Les conséquences économiques de la situation sanitaire dans l’Empire du Milieu et la région asiatique ont entraîné une aversion au risque générale des investisseurs au profit des valeurs refuges.

Dans le sillage des places asiatiques, les bourses européennes sont en forte baisse ce lundi matin. Vers 9h30, le FTSE baisse de 1,49% à Londres, le CAC 40 chute de 1,43% à 5938 points à Paris, et le Dax décroche de 1,46%.

La frilosité des marchés actions touche fortement les valeurs du luxe – particulièrement exposés à la demande chinoise – mais également les secteurs du transport, du tourisme ainsi que les matières premières dont la Chine est la première consommatrice mondiale.

Les entreprises chinoises "en quarantaine" jusqu'au 7 février

Ce matin, Pékin a fait état d’un bilan de 80 morts et de 2 744 personnes infectées par le virus sur ton territoire national. Le gouvernement, qui a déjà mis en quarantaine plusieurs villes de la région, dont Wuhan, épicentre de l’épidémie qui compte quelque 11 millions d’habitants, a annoncé une prolongation des congés du Nouvel An chinois jusqu’au 2 février. Ecoles et restaurants restent fermés jusqu’à nouvel ordre.

Pour évaluer les éventuelles conséquences économiques du coronavirus – et leur impact sur les marchés boursiers – les observateurs se réfèrent à l’épisode du SRAS en 2003, et qui aurait eu un effet direct négatif de 1 point sur la croissance chinoise, selon des évaluations relevées par Les Echos.

Mais la situation actuelle est notoirement différente : les marchés européens et américains sont aujourd'hui beaucoup plus exposés à l’économie chinoise qu’ils l’étaient il y a 17 ans, tandis que la part de l’Empire du Milieu dans le PIB mondial a pratiquement quadruplé (15,8 % en 2018). La situation sanitaire est de toutes les façons déjà un coup dur pour la Chine car elle tombe en plein milieu des festivités du Nouvel An Lunaire, période de fortes dépenses des ménages chinois en cadeaux, voyages et sorties.

Les valeurs à surveiller sur le CAC 40 lundi 27 janvier

• Les « Kohl » (Kering, L’Oréal, Hermès et Kering), sino-dépendants, pourraient à nouveau fléchir aujourd’hui. L’Oréal avait rebondi de 1,31% vendredi, LVMH de 1,06%, Hermès de 0,97% tandis que Kering avait légèrement flanché (-0,02%). Ce lundi matin LVMH compte parmi les plus fortes baisses (-2,95%), aux côtés d'Accor (-3,82%) et ArcelorMittal (-3,29%);
• PSA (Peugeot) a annoncé samedi le rapatriement de ses expatriés localisés dans la région de Wuhan. 38 personnes sont concernées par cette évacuation. La valeur est en baisse de 1,5% à l'instar du secteur automobile et industriel ;
• Lanterne rouge de la séance vendredi (-1,93%), Renault poursuit sa déconfiture boursière, en baisse de 2,8%. Le groupe a été impacté en fin de semaine dernière par une dégradation de Citigroup et de Barclays qui estiment qu'il est à court de cash et qu'il pourrait bientôt n’avoir d’autre choix que de céder sa part dans Nissan, dont il détient 43,4%.

L'essentiel du calendrier économique du lundi 27 janvier

• Singapour, Chine, Hong Kong, Australie : marchés fermés pour le Nouvel An Chinois
• 10h : Allemagne : indice IFO du climat des affaires (janv. Consensus : 97, précédent : 96,3)
• 12h : France : demandeurs d’emplois (janv. Précédent : 3 302,9k)
• 16h : Etats-Unis : ventes de logements neufs (déc. Consensus : 728k)
• 16h : Etats-Unis : indice manufacturier de la Fed de Dallas (janv. Consensus : -3,1)