CAC 40 : la bourse de Paris rebondit malgré les sanctions américaines sur les importations européennes
Mise à jour 9h30
Rattrapée par l’économie depuis le début de la semaine, la bourse de Paris devrait connaître une séance animée, après que Washington a annoncé la taxation de 7,5 milliards de dollars d’importations européennes. Malgré ces nouvelles sanctions, le (France 40) est parvenu à rebondir à l'ouverture, et évoluait à 5443 points vers 9h30, après sa spectaculaire déconfiture des deux dernières séances, où son cours avait plongé de plus de 4,5%.
Hier après-midi, l’OMC a en effet donné son feu vert aux Etats-Unis pour taxer à hauteur de cette enveloppe des produits en provenance des pays de l’UE dans le cadre du conflit légal qui oppose les deux parties depuis des années relatif aux subventions respectives d’Airbus et de Boeing. Cette fois, c’est en faveur du second que l’Organisation mondiale du Commerce a tranché.
Aéronautique, huile d'olive, vin et literie
Dans les heures qui ont suivi, l’administration Trump a indiqué qu’elle appliquerait 10 % de taxation sur les avions, et 25 % sur un ensemble d’autres produits : le vin français et espagnol, l’huile d’olive espagnole, le whisky écossais, les draps et les couvertures britanniques, le café, les couteux et les machines allemandes, et des fromages de toute l’Europe.
En revanche, contrairement à une liste initialement établie, les produits en cuir sont exemptés de ces sanctions, ce qui permet aux grands acteurs du luxe français, comme LVMH, Kering, ou encore Hermès, d’y échapper. A noter que les pièces détachées des avionneurs y échappent également, ce qui permet à Airbus d’être moins impacté que prévu, et à ses sous-traitants de passer entre les mailles du filet, mais aussi et surtout, côté américain, à Boeing, qui se fournit beaucoup en pièces européennes.
Pour autant, Airbus craint que ces sanctions entraînent une hausse du prix de son A320neo au prix des 100 millions de dollars, et les compagnies américaines, telles que Delta, JetBlue ou American Airlines, craignent aussi de l’impact de cette décisions sur leur propre business.
Une entrée en vigueur le 18 octobre
Les sanctions devraient entrer en vigueur le 18 octobre, après une réunion à l’OMC demandée par les Etats-Unis pour le 14 octobre. Le montant fixé par l’OMC reste toutefois bien en-deçà de ce que pouvaient espérer les Etats-Unis, qui avaient initialement demandé 100 milliards de dollars de sanctions commerciales, ensuite révisées à hauteur de 11 milliards de dollars.
Le conflit à l’OMC n’est en outre pas terminé. D’ici quelques mois, l’institution se prononcera également sur le versement des subventions « déguisées » à Boeing par l’administration américaine, en indiquant le montant des sanctions que l’UE sera de son côté autorisée à imposer. Ces dernières pourraient également être un coup dur pour l’avionneur américain, qui fournit plus d’une centaine d’appareils à l’UE chaque année.
D’après Le Monde, au contraire d’Airbus, Boeing n’aurait pas encore renoncé aux crédits d’impôts versés par les Etats américains où sont implantées ses usines, et n’aurait pas donné suite à une tentative de règlement à l’amiable initiée par son concurrent européen et Bruxelles. Or, les taxes de l’OMC s’appliquent tous les ans jusqu’à ce que les entités incriminées se mettent en conformité avec la réglementation.
Ces nouvelles tombent plutôt mal pour les échanges internationaux, alors que l’OMC a révisé en nette baisse ses projections de croissance du commerce mondial en nette baisse pour 2019 et 2020.
Les valeurs à suivre aujourd’hui sur le CAC 40
Airbus Group NV (FR) bondit de plus de 3,5% alors que Morgan Stanley estime que ces sanctions ne devraient pas peser fortement sur ses résultats. Pernod Ricard et Rémy Cointreau profitent aussi d'un commentaire de Jefferies qui estime que les taxations sont moins importantes que prévu.
LVMH Moet Hennessy Louis Vuitton SA, Hermes International et Kering bénéficient des exemptions « surprise » de taxation américaine, qui étaient pourtant attendues, et gagnent de 0,88% à 1,44%.
Thales SA a déclaré jeudi viser une marge opérationnelle comprise entre 11,5% et 12% d’ici 2023 grâce à sa récente acquisition du spécialiste de la sécurité numérique Gemalto. Le titre décroche de près de 1%.
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