Cours de l’or : à un plus haut de neuf ans, le métal jaune bien parti pour battre son record historique

Reparti à la hausse depuis le début de la semaine, le prix de l’or a bondi cette nuit jusqu’à un pic de 1865,95$ l’once vers 3h15 (CFD IG), un niveau qu’il n’avait pas atteint depuis septembre 2011 en séance.

Le métal jaune a entamé une petite correction dans les heures suivantes mais il reste ce matin proche de ce record quasi-décennal, à 1853,8$ (+0,7%).

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L’appétit des investisseurs s’est également propagé à l’argent. Atteignant hier plus de 22,8$ l’once, il réduit davantage son écart avec le métal jaune et s’échange ce matin à 21,81$, à son plus haut niveau depuis février 2014.

L’or, qui s’est apprécié de près de 6,8% sur un mois, a bondi de plus de 22,5% depuis le début de l’année et semble bien parti pour battre son record historique de 1921$ observé en intraday en 2011. Pour les spécialistes, l’ascension spectaculaire de la relique barbare est loin d’être une surprise, rarement la configuration ne lui a été aussi favorable.

L’analyse technique suggère un scénario haussier à moyen terme

D’un point de vue purement technique, après avoir consolidé une partie de ses gains la semaine dernière, le cours de l’or a franchi une résistance à 1818$ qui devrait lui assurer une belle tendance haussière, constate Joshua Mahony, senior market analyst chez IG UK. Le cours de l'or pourrait toutefois corriger à court terme, mais reste bien orienté. "Tant que sa trajectoire ne repasse pas dans la zone des 1796-1790$, une correction sous ces niveaux reste peu probable", analyse-t-il.

Surtout, l’or bénéficie d’un contexte fondamental propice à sa valorisation : récession mondiale, incertitudes sur l’horizon de la reprise et arrivée prévisible d’une deuxième vague du coronavirus pèsent sur l’appétit au risque des investisseurs, rendant la valeur refuge particulièrement attractive.

Liquidités, taux bas et faiblesse du dollar, trio gagnant pour l’or

L’afflux de liquidités sur les marchés financiers, les politiques monétaires ultra-accommodantes des banques centrales, les taux bas et les plans de relance des Etats soutiennent aussi fortement la demande pour cet actif tangible ne générant pas de rendement.

« Cette situation inédite suscite un intérêt croissant pour la relique barbare, tant sur physique qu’au travers des mines en position d’offrir aux investisseurs un levier de performance potentiellement très significative », observe Arnaud du Plessis, gérant actions thématiques de CPR Asset Management, dans sa dernière note mensuelle consacrée à l’or.

Enfin, la trajectoire baissière du dollar joue également en sa faveur. « Rappelons que dans deux tiers des cas, les cours de l’or et du dollar US sont inversement corrélés », note Arnaud du Plessis, alors que beaucoup de cambistes parient sur un fléchissement du billet vert d’ici à la tenue de l’élection présidentielle américaine en novembre.

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Aux yeux des spécialistes, l’accord du plan de relance européen, arraché après plusieurs nuits de négociations mardi matin, et l’annonce d’un dispositif de soutien supplémentaire de mille milliards de dollars aux Etats-Unis combinés à l’accélération de la pandémie outre-Atlantique sont à la source de l’accélération haussière du métal précieux ces dernières 72h.

Des prises de paroles de plusieurs membres de la Fed en faveur d’un assouplissement de la politique monétaire américaine (Charles Evans, John Williams, Raphael Bostic) et une possible baisse des taux de la Bank of England dans les prochains mois ont renforcé cette tendance.

Jusqu’où ira le cours de l’or ?

Dans ce contexte, le prix de l’or est promis à une belle ascension d’ici à la fin de l’année, assure Wall Street. Chez Citi Bank, on parie sur un nouveau record historique dans les six à neuf prochains mois, avec 30% de probabilité que le cours atteigne 2000$ l’once dans les trois à cinq prochains mois.

Même sentiment bullish chez Goldman Sachs : la banque d’investissement table sur une ascension similaire « à moyen terme ». L’engouement pour l’or n’est pas prêt de faiblir. Certains gérants considèrent même qu’il pourrait même dépasser les 5000$ dans les cinq prochaines années…