Ereinté par la paralysie des économies mondiales, le pétrole sous les 30 dollars
Entre l’accélération des mesures de confinement en Europe et aux Etats-Unis pour lutter contre la propagation du coronavirus, et les intentions de l'Arabie Saoudite de booster la production et l'exporation de pétrole, les cours de l'or noir continuent d’être sous pression.
Lundi, les deux contrats de référence se sont à nouveau effondrés, terminant en chute de 14,27% et 11,23% une semaine seulement après leur « Black Monday » du 9 mars, leur pire séance depuis la Guerre du Golfe 2011.
Cet après-midi, les cours tentent de reprendre difficilement leur souffle : les barils de WTI et de Brent s’échangent à leurs plus bas prix depuis 2016, tous les deux situés sous la barre des 30 dollars.
Vers 16h35, le WTI américain (Pétrole - US Brut Léger), en fébrile reprise, s’échange à 29,13$ le baril. Pour sa part, le Brent européen Pétrole - Brut Brent) (contrats à échéance mai) continue de se replier, à 29,83 dollars (-0,93%).
Cours CFD du Brent (9-17 mars)
Selon les dernières prévisions de Goldman Sachs, les prix du Brent de la Mer du Nord devrait tomber à 20 dollars le baril au 2e trimestre, estimant que depuis le développement du coronavirus, la demande mondiale de brut s’est déjà contractée de 3 millions de barils par jour, soit d’environ 8%.
Pour les spécialistes, la poursuite de la chute des prix du pétrole paraît inévitable et devrait s’accélérer le mois prochain, conséquence d’une augmentation volontaire de la production et des exportations du Royaume saoudien au moment où l’effondrement de la demande de brut devrait atteindre son pic.
Guerre des prix
Ryad est entré en guerre ouverte des prix du pétrole avec Moscou depuis une dizaine de jours. Après que son partenaire de l’Opep+ a refusé d’accroître les limitations de production lors de leur dernière réunion à Vienne, l’Arabie Saoudite a décidé de changer de stratégie en annonçant qu’elle allait au contraire porter la production de sa compagnie Saudi Aramco à 12,3 millions de barils par jour (+25%).
Le pays a en plus annoncé aujourd’hui qu’il allait aussi accroître le rythme de ses exportations à 10 millions d’unités par jour dès avril ; pour maintenir ces niveaux, il prévoit de puiser 300 000 bpj dans ses réserves et de ralentir sa consommation de brut à des fins énergétiques.
L’idée : faire chuter davantage les prix pour forcer son partenaire russe à se conforter à la stratégie de réduction de l’Opep, et se rattraper entre temps sur ses volumes de production.
Ryad assure pouvoir maintenir un rythme de production de 12 millions de barils par jour pendant un an sans investissements supplémentaires. Le directeur exécutif de son groupe pétrolier Saudi Aramco, Amin Nasser, a déclaré lundi qu’il était « très à l’aise » avec un cours du baril à 30 dollars.
En posant son véto à une nouvelle coupe de production de l’Opep et ses alliés, la Russie a souhaité mettre des bâtons dans les roues aux Etats-Unis, dont l’activité pétrolifère du gaz de schiiste, plus onéreuse mais très compétitive, leur a permis de devenir depuis deux ans le premier producteur de pétrole au monde.
Répondant aux annonces d'accélération de production de Saudi Aramco, la semaine dernière, le ministre russe de l'Energie a indiqué que son pays pouvait potentiellement augmenter la sienne de 200 000 à 300 000 barils par jour à court terme, voire de 500 000 bpj à moyen terme.
La chute des cours, des conséquences « désastreuses » pour les pays en développement
Face à la chute des cours, les Etats-Unis ont annoncé vendredi soir qu’ils allaient porter au maximum le niveau de leurs réserves stratégiques en achetant du pétrole à bas coût aux sociétés américaines pour les soutenir. Ces achats débuteront la semaine prochaine. Si les contrats à terme ont un peu rebondi à cette nouvelle, les cours sont repartis rapidement à la baisse avant de chuter hier.
Dans une déclaration commune diffusée lundi, l’International Energy Agency (IEA) et l’OPEP ont averti que les revenus du pétrole et du gaz des pays en développement pourraient tomber à leur plus bas niveau depuis plus de 20 ans si les conditions actuelles du marché de l’énergie persistaient.
Les deux organisations estiment que leurs revenus pourraient ainsi chuter de 50 à 85% en 2020, et entraîner pour ces nations des conséquences économiques et sociales « potentiellement désastreuses ». Les Etats les plus dépendants de leurs ressources énergétiques, comme l’Iraq ou encore l’Algérie, sont les plus exposés à ces risques.
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