L’Oréal : résultats ce soir !

Le numéro 1 mondial des cosmétiques, L’Oréal, lèvera le voile ce soir sur les résultats du 3^e trimestre. En juillet, le groupe avait fait état d’un solide 1^er semestre et annoncé l’acquisition future des marques Mugler (parfums et modes) et Azarro (parfums) au groupe Clarins, qui viendront renforcer son pôle luxe.

Résultats solides au 1er semestre

Le groupe a réalisé un CA de 14,81 milliards d’euros pour un bénéfice net de 2,47 milliards d’euros sur la période janvier juin, en progression de 7,2% sur un an, porté par un résultat d’exploitation de 2,89 milliards d’euros, en croissance de 12,1%.

Sa marge d’exploitation a atteint un niveau record de 19,5%, ce qui lui a permis d’accroître le bénéfice net par action de 7,2% à 4,38 euros. Son cash-flow opérationnel a progressé de 23,2%.

L’Oréal a ainsi réalisé sa plus forte croissance sur un 1^er semestre depuis plus de dix ans. Toutes ses divisions ont progressé, en particulier le luxe et les cosmétiques, qui ont enregistré une croissance à deux chiffres. Le digital s’est également bien porté : le e-commerce a bondi de 48,5% pour peser 13,2% de son chiffre d’affaires. Les résultats dans le « travel retail » (ventes aéroports principalement) s’est aussi apprécié de plus de 21%.

En termes géographiques, les « Nouveaux Marchés » ont été en très forte progression (+16,6%), notamment la zone Asie Pacifique, dorénavant la première zone pour le groupe. La Chine a maintenu son rythme de croissance, et l'Inde, la Malaisie, l'Indonésie et le Vietnam ont tous connu une progression à deux chiffres (détails par pays non communiqués).

L'Amérique du Nord (-1,1% au 2^e trimestre, flat sur le semestre), un marché qui reste important pour le groupe, est restée pénalisée par le ralentissement du maquillage. L'activité en Europe de l'Ouest a progressé sur un marché « resté difficile », avait indiqué L’Oréal.

Consolidation dans l’activité parfums

Annoncée début juillet, l’acquisition du pôle « fragance » de Clarins, qui représentait un CA de 340 millions d’euros en 2018, a été confirmée au début du mois d’octobre avec la signature de l’accord après consultation des instances représentatives du personnel. Le montant de la transaction n’a pas été communiqué.

Les deux marques viendront compléter le portefeuille de produits de luxe de L’Oréal, dont la division a largement porté les ventes du groupe l’année dernière et au 1^er semestre. Pour accompagner la forte croissance de L’Oréal Luxe, le groupe avait annoncé au mois d’avril un plan de renforcement de ses activités industrielles en France, comprenant un investissement de 15 millions d’euros de son usine d’Aulnay-sous-Bois, et qui sera désormais dédiée à la production de parfums.

Anticipations et consensus sur l’action L’Oréal

L’action L’Oréal, qui a terminé lundi soir à 243€, a progressé de plus de 20% depuis le début de l’année, en partie portée par le relèvement de ses prévisions de résultats, l’annonce du rachat du pôle parfums de Clarins et sa croissance. Son cash-flow solide et la progression générale de son portefeuille de marques diversifié, équilibré entre offres de « mass market », luxe et canaux professionnels (luxe, dermatologie) sont très appréciés des investisseurs. La recommandation moyenne des analystes de S&P Global Market Intelligence est à « conserver » avec un objectif de cours moyen à 244,32€.

Cours CFD de l’action L’Oréal – juillet-octobre 2019

Chez MorningStar, on rappelle ainsi que c’est cette « diversité du portefeuille qui a immunisé le groupe pendant les phases de récession, comme en 2008-2009, avec une décélération de la croissance à 2,8% en 2018 et un repli de seulement 0,4% en 2009, avant de rebondir de 11,6% en 2010. »

Le spécialiste de l’information en gestion d’actifs anticipe un bénéfice par action de 31,9x au cours des 12 prochains mois. Si le titre est exposé à une certaine volatilité en cas de résultats financiers décevants pour le consensus, MorningStar estime que sa rentabilité pourrait encore s’améliorer à moyen terme pour atteindre un taux de marge brute de 73,8% d’ici à dix ans.