L’Union européenne abaisse encore ses prévisions économiques, indifférence générale des marchés financiers
Bruxelles a présenté ce matin ses projections économiques automnales pour la croissance mondiale et européenne. Sans grande surprise, elles ont de nouveau été abaissées. Sur les marchés boursiers, l’indifférence est générale…
C’est la dernière fois que Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et Financières présentait les prévisions économiques de l’UE. Et pour son ultime conférence de presse sur le sujet, l'ancien ministre français n’aura pas pu s’offrir le luxe d’apporter des bonnes nouvelles. A nouveau cette année, Bruxelles a en effet abaissé ses prévisions de croissance pour l'Europe et le monde.
Dans la zone euro, Bruxelles estime que le PIB ne devrait progresser que de 1,1% cette année, puis de 1,2% en 2020 et de 1,3% en 2021. A l’échelle globale, la croissance devrait atteindre 2,9% en 2019, puis 3% et 3,1% les deux prochaines années.
Indiquant que l’économie européenne avait encore ralenti au 2e trimestre, Pierre Moscovici a déclaré qu’il était « peu probable » que celle-ci « se redresse ou rebondisse à court terme ».
« Les estimations flash de la croissance pour le 3e trimestre se situent à 0,2% et une tendance similaire devrait se dessiner au 4e trimestre ». Une absence de rebond sur la période juillet-septembre qui a mené la Commission européenne à modifier ses prévisions, a indiqué le Commissaire.
Portée essentiellement par la consommation des ménages – soutenue par la solidité du marché du travail, avec un taux de chômage au plus bas depuis la crise de 2009 (7,6%) et la hausse des salaires - la croissance européenne continue de souffrir d’un ensemble de difficultés qui n’augurent pas d’inversement de tendance d’ici à la fin de l’année : la faiblesse de la demande extérieure, la baisse des investissements des entreprises et la contraction du secteur manufacturier se sont poursuivies tandis que les risques pesant sur la conjoncture (guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, tensions géopolitiques, incertitudes des futures relations entre l’UE et Londres avec le Brexit) se sont davantage accrus.
Bruxelles s’attend à ce que les projections économiques de ses Etats membres soient encore abaissées dans les prochains mois, eu égard au ralentissement mondial et à la contraction du secteur manufacturier, qui pourrait contaminer le secteur des services. L’UE anticipe toutefois que la consommation des ménages reste soutenue, tablant sur une progression de 1,1% en 2019 et les deux années suivantes (contre 1,4% en 2018).
L’euro attendu en baisse de 1% sur l’année
La Commission européenne a également souligné les effets de ce ralentissement mondial de l’économie sur les marchés financiers. L’assouplissement des politiques monétaires a entraîné les rendements des obligations d’Etat à des niveaux planchers tandis que les indices boursiers ont connu une forte volatilité, évoluant au gré des rebondissements des négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.
Sans surprise, les anticipations d’inflation restent mornes. Aucune amélioration du niveau des prix n’est attendu avant longtemps. Bruxelles table sur 1,2% d’inflation cette année et en 2020 pour la zone euro, puis 1,3% en 2021.
Côté devise, l’euro est resté globalement stable, sa faiblesse par rapport au dollar américain et au yen japonais ayant été compensé par son appréciation vis-à-vis d’autres devises. Au nominal, la monnaie européenne devrait se déprécier de 1% en 2019 et se stabiliser en 2020, anticipe l’UE.
Pas de réaction violente sur les marchés
Les projections économiques de l’Union européenne avaient été largement anticipées par les marchés financiers alors que les indicateurs avancés récemment publiés pour la zone euro (PMI, enquête de confiance des consommateurs et entreprises) ont déjà montré que la croissance européenne de la zone euro devrait marquer le pas dans les prochains mois.
La confirmation d’une conjoncture dégradée encourage plutôt les opérateurs à miser sur davantage d’interventions accommodantes des banques centrales, même si la Fed et la BCE, qui ont déjà particulièrement assoupli leurs politiques monétaires ces derniers mois, ont indiqué en octobre qu’elles devraient s’engager dans un statu quo jusqu’au moins la fin de l’année.
Sur les indices, le CAC 40 a décéléré quelque peu sa course pour baisser de moins de dix points, se situant à +0,17% et 5876 points ver midi. Sur le Dax, qui a enregistré en matinée un nouveau record de 2018, les projections de l’UE n’ont eu aucun effet sur son cours. L’indice semble en pilotage automatique à 13 275 points.
L’once d’or a poursuivi sa contraction entamée en début de semaine sur les bons indicateurs ISM des Etats-Unis. Il baisse de 0,56% vers midi à 1481 dollars l’once environ.
L’euro profite des anticipations de la Commission plutôt positives sur son cours. Il gagne un peu de terrain face au dollar américain à +0,18% et 1,1087$.
Le pétrole progresse de 1,39% (Brent) à 62,6 dollars le baril, rattrapant son gap baissier de la veille, après la publication d’une forte hausse des stocks de bruts américains.
Le rendement des obligations souveraines françaises à dix ans est de nouveau repassé brièvement en territoire positif et évolue à -0,03%.
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