Où va le cours de l'action Lufthansa ?
Le groupe aérien allemand a dévoilé aujourd'hui de nouvelles mesures de son plan de restructuration. L'action Lufthansa, en décrochage de près de 45% cette année, continue de susciter la défiance des analystes.
Pour affronter la crise du coronavirus, Deutsche Lufthansa AG va supprimer un millier de postes administratifs et réduire de 20% ses postes de direction, a annoncé aujourd’hui le groupe aérien allemand.
Les mesures annoncées aujourd’hui font partie d’un vaste plan de restructuration de 22 000 suppressions d’emplois, qui réduira de 16% sa masse salariale actuelle.
Dévoilé au mois de juin, ce projet a fait grincer des dents Outre-Rhin car son dirigeant Carsten Spohr, qui bénéficie du plan de sauvetage le plus généreux de l’aérien européen, avait initialement laissé entendre que « seulement » 10 000 postes seraient supprimés. Sans compter que la moitié de ce plan social devrait concerner des postes situés en Allemagne.
Un horizon de reprise encore lointain
La participation du contribuable allemand à ce plan social – dont l’Etat est désormais actionnaire à hauteur de 20,05% - a du mal à passer auprès de l’opinion publique.
Afin de ne pas sombrer, le groupe a pu compter sur une enveloppe de sauvetage de 9 milliards d’euros de Berlin, via 3 milliards d’euros de prêts garantis, et, surtout, une entrée de l’Etat allemand au capital à hauteur de 20,05%. En payant 2,56 euros par action, Berlin a obtenu un prix bradé alors que le titre est actuellement valorisé un peu plus de 9 euros.
Touché de plein fouet par la crise du coronavirus, Lufthansa a accusé une perte nette de 2,1 milliards d’euros rien qu’au premier trimestre. Au plus fort du confinement, seulement 3% de ses sièges étaient offerts à la commercialisation. Et le redémarrage s’annonce en douceur, le groupe prévoyant que son activité soit encore inférieure de 60% à la normale en septembre.
La reprise de l’activité s’accompagnera aussi d’un ensemble de changements puisque l’Union européenne a assujetti le feu vert de son plan de sauvetage à un ensemble d’exigences, telles que la cession de plus d’une vingtaine de créneaux horaires au départ de ses hubs de Francfort et de Munich à la concurrence.
Le consensus reste vendeur malgré le plan de sauvetage de Berlin
Dans ce contexte, la recommandation moyenne des analystes sur l’action Lufthansa est vendeuse.
La paralysie de l’activité de Lufthansa a entrainé le titre en chute libre depuis le début de l’année. L’action Lufthansa a fondu de plus de 44% depuis le 1er janvier - sa capitalisation en chute libre, le groupe a été relégué le mois dernier au Mdax des valeurs moyennes, contraint de quitter l'indice Dax 30.
Touchant un plus bas le 24 avril à 7,18€, le titre n’a depuis recouvré qu’une partie de ses pertes pour s’échanger à 9,13€ ce mardi soir, en progression de 0,44%.
Et si l’intervention de l’Etat allemand écarte à court terme le risque de faillite, le groupe – comme l’essentiel de ses concurrents – devra composer durablement avec un niveau d’activité largement inférieur à celui qu’il enregistrait avant la crise.
Le prix cible des analystes de Bloomberg est à 6,07€. Deutsche Bank est davantage pessimiste : son objectif de cours est à 5,7€. Crédit Suisse, qui a confirmé sa recommandation à la vente la semaine dernière, table sur 6,25€.
Analyse technique du cours de l'action Lufthansa
Le cours de Lufthansa abandonne toujours 44% depuis le début de l’année, malgré le rebond de près de 30% observé depuis le point bas d’avril et les perspectives concernant l’entreprises (et le secteur) ne sont pas positives à court ou moyen terme. En revanche, l’attitude des investisseurs pourrait conduire à une certaine volatilité sur le cours de l’action dans les semaines à venir.
Graphiquement, nous surveillons la résistance oblique située à 9,24 euros, qui avait servi de support en 2003, 2009 et 2012. En effet, le franchissement de ce dernier devrait permettre de rejoindre le seuil des 10€. Par ailleurs, en cas de nouvelle phase d’euphorie de la part des investisseurs, le titre pourrait à nouveau rejoindre la résistance à 12,39€, correspondant également à la résistance oblique 2019.
Un échec sous les 9,24€ devrait laisser l’action sous pression et conduire à un retour sur le support ayant déjà soutenu le titre à deux reprises depuis la chute du mois de mars et situé à 8,54 euros.
Analyse technique : Vincent Boy, analyste IG France
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