Pétrole : les prix corrigent un peu en attendant la réunion de l’Opep+
Ce midi, les deux contrats de référence du pétrole, le WTI (Pétrole - US Brut Léger) et le Brent (Pétrole - Brut Brent), baissent respectivement de 2,9% à 27,5$ et de 4,77% à 33,11$, après avoir perdu près de 10% à l’ouverture.
Les cours ont ouvert cette nuit avec un conséquent gap baissier après que la réunion d’urgence de l’Opep+, initialement fixée aujourd’hui, a été reportée de trois jours. Durant le week-end, la Russie et l’Arabie Saoudite n’avaient pas réussi à s’entendre sur le montant et la répartition d’une réduction de la production de pétrole, contraignant la délégation de l’Opep+ à repousser de quelques jours sa rencontre virtuelle.
La Russie et l’Arabie Saoudite, « très très proches » d’un deal
Mais, tôt ce matin, des déclarations du patron du fonds souverain russe, Kirill Dmitriev sur CNBC ont ravivé les espoirs du marché, et permis aux prix du pétrole de se redresser : le PDG de Russian Direct Investment Fund a assuré que Moscou et Riyad étaient « très très proches » d’un accord. « Je pense que tout le monde comprend que cet accord est très important et qu’il apportera beaucoup de stabilité au marché […] La Russie, l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis et d’autres pays doivent intervenir pour stabiliser les marchés et apporter de la stabilité dans un monde qui est sur le point de connaître la plus importante de son histoire ».
Les menaces formulées par le président des Etats-Unis ces dernières 72h les ont sans doute contraints à arracher un compromis : Donald Trump a répété à plusieurs reprises qu’il adopterait d’importantes sanctions économiques si les prix du pétrole restaient « à leurs niveaux actuels » pour « protéger l’industrie pétrolières des Etats-Unis ».
La perspective d’une issue positive a ralenti la contraction des cours constatée à l’ouverture, qui restent ce midi à des nouveaux bien supérieurs à ceux enregistrés il y a une semaine. Jeudi et vendredi dernier, le pétrole a enregistré un rebond spectaculaire de plus de 30% sur deux séances après avoir touché un plus bas de 18 ans le 30 mars, plombé par l’écroulement de la demande mondiale et une hausse de la production de l’Arabie Saoudite.
Une chute de la demande de pétrole difficile à enrayer
Donald Trump attend de la réunion d’urgence de l’Opep+ une baisse de 10 à 15 millions de barils par jour, soit l’équivalent de 10 à 15% de la production mondiale. Face à l’ampleur de la crise économique, l’Arabie Saoudite a appelé à un élargissement de ses membres.
La Norvège devrait se joindre à la partie, tout comme le Canada et le Mexique. Les Etats-Unis n’ont confirmé ni leur participation ni une coupe de production de leur part, même si le régulateur de l’industrie au Texas étudie cette possibilité.
Mais même une coupe de 15 millions de bpj sera insuffisante pour compenser la chute de la demande d’or noir. D’après Citi, celle-ci devrait se contracter de 20 millions de bpj au 2e trimestre. Pour Energy Intel, elle devrait chuter de 30 millions de bpj d’ici à deux mois.
Aux Etats-Unis, la filière de gaz de schiste est extrêmement endettée. Une étude d’IBM considère que 30 à 40 de la centaine d’opérateurs de la filière aux Etats-Unis risqueraient la faillite si les prix du pétrole se maintenaient sous les 30 dollars le baril.
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