Pétrole : reprise timide des cours, gare à la volatilité
Après leur chute spectaculaire depuis le début de l’année, les prix du pétrole connaissent un fragile répit ce lundi : le Brent de la Mer du Nord, en rebond d’environ 3,6% ce matin, tente de se stabiliser au-dessus des 50 $ le baril, en progression de 1,1%. Le WTI américain, qui s’est également apprécié de 3% en début de matinée, cherche pour sa part à se consolider, stable vers 15h15 à 44,76$.
Déjà trois phases de baisses conséquentes en 2020
Les deux premiers mois de 2020 ont été particulièrement éreintants pour l’or noir, qui a cédé plus de 25% depuis le 1er janvier. Malgré des réductions de production renforcées en décembre par les membres de l’Opep et leurs alliés, il s’est fortement déprécié début janvier avec l’apaisement des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis, parvenus à un désamorçage diplomatique après l’assassinat, le 3 janvier, du général iranien Qassim Soleimani commandité par Washington.
Les prix du pétrole ont ensuite connu deux autres phases baissières avec l’épidémie de coronavirus. La première, enclenchée à partir du 20 janvier, correspond au début de la propagation du Covid-19 dans l’Empire du Milieu et aux premières mesures de confinement de la province du Hubei.
La seconde, à partir du 20 février, intervient avec l’accélération du phénomène en Corée du Sud : elle avait demeurée jusqu’alors, amplifiée dès le lendemain par une contraction de l’activité des services aux Etats-Unis (PMI à 49,4 en février selon les données flash), puis par la propagation du Covid-19 le week-end suivant en Italie, et, enfin, la violente correction des indices boursiers la semaine dernière, qui s’est terminé pour le Brent à un plus bas de juillet 2017 à 48,4$, et pour le WTI à un plus bas de 14 mois à 43,32$.
Le rebond des cours initié aujourd’hui après sept séances consécutives est jugé fragile par les observateurs. Reposant sur les espoirs d’une nouvelle réduction de production de l’Opep+ lors de leur prochaine réunion à Vienne, jeudi et vendredi, cette reprise timide reste sous la menace d’une forte volatilité, estime-t-on chez Goldman Sachs.
Les cours portés par l’espoir de nouveaux quotas de l’Opep+
D’après une information du Financial Times, les pays exportateurs de pétrole de l’Opep et leurs alliés pourraient trancher en faveur de quotas particulièrement favorables à un soutien des cours a priori, évoquant une coupe d’un million de barils par jour, bien supérieure à celle de 600 000 bpj précédemment évoquée par l’Arabie Saoudite il y a une dizaine de jours.
Mais celle-ci reste assujettie au feu vert de la Russie, dont la position reste à ce stade ambiguë. Après avoir refusé d’avancer la date de rencontre de l’Opep+ il y a une dizaine de jours, Vladimir Poutine a tenu des propos rassurants dimanche, en déclarant ne pas « exclure une action » pour rééquilibrer l’offre de pétrole, « en coopération » avec ses « partenaires étrangers », mais le ministre russe de l’Energie a indiqué aujourd’hui que le pays n’avait pas reçu de proposition de l’Opep relative à une coupe d’un million de barils par jour.
En parallèle, les derniers chiffres des PMI de la Chine publiés ce week-end pourraient entraîner la Russie à se montrer davantage conciliante avec les volontés de l’Arabie Saoudite. D’après les enquêtes menées par Caixin et le gouvernement chinois, l’activité du secteur privé de l’Empire du Milieu s’est affaissée de manière spectaculaire.
Or, la demande chinoise représente environ le tiers de la production de brut américain. Mais la mauvaise tenue de l’activité économique de la 2e puissance mondiale et in fine de sa demande de brut pourrait tout aussi bien entraîner davantage les cours du pétrole vers le bas.
Chute de la demande, gonflement des stocks, soutien public et coupe de production, un terrain propice à la volatilité
Entre un scénario de coupe importante de productions côté Opep, et une demande mondiale très affaiblie, la balance va faire la place à beaucoup de volatilité, juge Lachlan Shaw de la National Australia Bank, interrogé par Reuters.
Responsable de la recherche matières premières chez Goldman Sachs, Jeffery Currie parvient aux mêmes conclusions, estimant pour sa part que les tensions entre les mesures de soutien économiques de la Chine et ses surplus d’inventaires sont un terreau favorable à la volatilité des matières premières.
La semaine dernière, le cabinet de consulting Facts Global Energy a estimé que la demande mondiale d’or noir ne devrait atteindre que 60 000 barils par jour en 2020, ou « pratiquement zéro » tandis que WTRG Economics estime que la consommation chinoise s’est déjà contractée de 3 millions de barils par jour.
Dans son rapport mensuel de février, l’Opep avait déjà fortement révisé à la baisse sa prévision de croissance de demande mondiale de brut pour 2020 (-19%). Elle prévoyait une croissance de la demande de 0,99 million de barils par jour. Des estimations qui devraient être largement abaissées à Vienne cette semaine…
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