Une Fed sans surprise, le statu quo sur les taux parti pour durer

La Réserve fédérale américaine a confirmé hier qu’elle marquait une pause, en laissant ses taux d’intérêt directeurs inchangés entre 1,5% et 1,75%. Déjà annoncé en filigramme par Jerome Powell en octobre, ce statu quo devrait durer jusqu’à la fin de l’année prochaine. Les membres du FOMC, qui ont pris pour la première fois depuis des mois leur nouvelle décision de politique monétaire à l’unanimité, semblent également s’accorder sur l’horizon 2020 de la Fed. 13 des 17 responsables n’anticipent aucune modification des taux d’ici à 2021.

Après trois baisses consécutives du niveau de ses fed funds, la Fed entend reprendre son souffle alors que ses prévisions pour l’économie des Etats-Unis restent bonnes, quasi-inchangées, et que 2020 sera marquée par les élections.

Pas de changement de momentum en effet concernant ses prévisions de croissance et d’inflation : la médiane des estimations de croissance de la Fed ressort à 2% pour 2020 et 1,9% pour 2021, tandis que l’inflation ne devrait remonter qu’à 1,9% l’année prochaine. Des anticipations moins optimistes que les dernières projections du FMI qui a annoncé cet automne tabler sur 2,4% de croissance en 2019 et 2,1% en 2021.

Après les bons chiffres de l’emploi américain de ces dernières semaines, l’institution a par ailleurs révisé à la baisse ses anticipations de chômage pour les trois années à venir : il devrait rester à un niveau plancher historique de 3,5% en 2020, et remonter à 3,6% en 2021.

Le discours de Jerome Powell lors de sa conférence de presse est apparu très proche de son intervention précédente. Soulignant l’excellente santé du marché du travail, il a déclaré que « l’activité économique croît à un rythme modéré » tout en précisant que l’investissement des entreprises et les exportations restent ralenties et que les incertitudes commerciales persistaient.

Concernant une potentielle hausse du niveau des taux d’intérêts, il a nouveau affirmé que celle-ci ne serait pas d’actualité tant que l’inflation « bascule clairement au-dessus des 2% ».

Après les annonces de la Fed, mercredi soir, la bourse de New York a enregistré quelques gains. Le S&P 500 gagnait 0,24% vers 20h20 GMT. Ce matin, les futures sur indices ont repris dans le calme : le Dow Jones s’affiche stable à 27898 points, le S&P progresse de 0,26% à 3141 points, et le Nasdaq +0,53% à 8399 points.

Sur le marché des changes, le dollar a cédé hier soir alors 0,36% face à un panier de devises de référence, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans s’est contracté de plus de quatre points de base à 1,7896%. Ce matin, la paire EUR/USD s’affiche stable à 1,1136$ tandis que le taux 10 ans US remonte à 1,810% (+1,14%).

Les indices européens débutent la séance de bon pied en patientant l’autre grand rendez-vous de politique monétaire, celui de la BCE sous l’égide de sa nouvelle présidente Christine Lagarde. Le CAC40 progresse de 0,17% à 5870 points, le Dax +0,12% à 13161 points et le Footsie +0,20% à 7231 points.