Valeurs bancaires : BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole feront-elles mieux que leurs concurrentes européennes ?
Comme à l’accoutumée, les valeurs bancaires du CAC 40 comptent parmi les dernières sociétés à lever le voile sur leurs résultats financiers. Après un début d’année difficile pour les établissements français – qui avaient enchaîné alerte sur résultats et plans de restructurations alourdis – ceux-ci sont globalement parvenus à redresser la barre au 2e trimestre.
Pour le secteur bancaire – l’un des plus impactés par l’après crise des subprimes, la période avril-juin aura profité des premiers effets de réductions de coûts drastiques pour certaines (BNP Paribas, Société Générale). En toile de fond, la dégradation de la conjoncture en zone euro a continué de fragiliser les débouchés de la filière.
Le troisième trimestre a présenté un contexte similaire, auquel s’est ajouté une baisse du taux de dépôt de la BCE, la première depuis mars 2016, creusant davantage les marges bancaires et engrangeant des coûts de dépot. En banque de détail, le nombre de crédits accordés aux particuliers est resté soutenu mais la concurrence s’accroît avec la hausse attendue des frais bancaires en 2020, et des produits d’épargne moins attractifs, impactés par la chute des rendements obligataires.
Les prêts aux entreprises ont marqué le pas au mois de septembre, après plusieurs mois d’une croissance ralentie. Mais au global, sur le trimestre, en banque de financement et d'investissement, les analystes d’UBS relèvent des « volumes décents » de transactions dans le secteur des taux fixes, des changes et des matières premières, où les volumes ont été à la hausse sur les marchés actions et dérivés.
Là où les grandes banques américaines ont engrangé des milliards de dollars de bénéfices, les résultats des banques européennes publiés cette semaine témoignent des difficultés structurelles de l’Union européenne. La Suisse UBS a vu ses bénéfices chuter de 16%, la Britannique RBS est passée carrément dans le rouge enregistrant une perte de 315 millions de livres sur le seul troisième trimestre.
Quant à Deutsche Bank, la 1ère banque allemande a dévoilé une chute de ses revenus de 15% (hors pertes nettes de sa structure de défaisance qui détient 74 milliards d’euros d’actifs). Reste à savoir si ces acteurs seront des oiseaux de mauvais augures pour leurs consœurs françaises.
BNP Paribas : résultats jeudi 31 octobre
Première cotée sur le CAC 40 à publier ses performances trimestrielles. Au 2e trimestre, le groupe avait maintenu son produit net bancaire à +0,2% à 11,2 milliards d’euros (hors apport de la vente de titres de SBI Life), mais avec un effet périmètre défavorable (impacté par la sortie comptable de First Hawaiian Bank) ainsi qu’un bon résultat de ses activités financement/investissement et international, qui ont commencé à recueillir les fruits d’un vaste plan de réduction de coûts.
En revanche, les activités de sa banque de détail s’était à nouveau contracté (-0,3%) l’entraînant à annoncer un plan de départ anticipé de 800 salariés en France et en Italie.
L’action BNP Paribas a progressé de près de 18,9% depuis le début de l’année 2019 mais elle demeure en retrait de 1,15% sur une année glissante. Le titre a clôturé mardi 29 octobre à 48€. La recommandation du consensus des analystes relevée par S&P Global Market Intelligence est à « accumuler » avec un objectif de cours à 52,65€.
Société Générale : résultats le mercredi 6 novembre
La banque au logo rouge et noir a décidé cette année de restructurer ses activités, en annonçant au 1er trimestre un plan d’économies supplémentaires de 500 millions d’euros en 2020, accompagné d’objectifs de rentabilité revus à la baisse de 9 à 10 % en 2020 contre 11,5 % auparavant. Le plan d’économies devrait comptabiliser la suppression de quelque 1600 postes, dont 750 en France.
Dans les activités de Marché, la Banque souhaite privilégier les solutions de dérivés actions et de produits structurés. Elle a ainsi indiqué "envisager d’arrêter" l’activité de matières premières de gré à gré, ainsi que la fermeture de sa filiale de trading pour compte propre.
Et selon des sources de Reuters, dévoilées la semaine dernière, elle préparerait d’ailleurs une nouvelle cession : celle de son activité de leasing en Scandinavie (SG Finans), une filiale qui emploie 358 personnes en Norvège, en Suède et au Danemark, et comptait un actif de 3,76 milliards d’euros en 2018.
Malgré cela, UBS a jugé récemment que ces efforts pourraient être insuffisants pour atteindre les objectifs annoncés et anticipe de futures nouvelles coupes possibles de la part de la Société Générale. Le broker a réduit ses estimations de bénéfice net de 5,1% pour 2020, de 4,6% pour 2021 et de 5,9% pour 2022.
En attendant, au 2e trimestre, ses résultats sont restés globalement en ligne avec les attentes du consensus, et la banque a même réussi à atteindre son objectif de ratio sur fonds propres de 12% en avance, fruit d’un ensemble de cessions d’actifs. Le bénéfice net a reculé de 13,9 %, impacté par 227 millions d'euros de restructuration dans son activité de financement et d’investissement (BFI), et le produit net bancaire de 2,6%.
Les BFI ont décroché de plus de 6%, les activités de marchés de plus de 9%. La banque de détail a mieux résisté. En France, elle a même progressé de 2,1%.
Le cours de l'action Société Générale a baissé de plus de 7% depuis le début 2019 et de 21,3% sur une année glissante. Elle est tombée en juin à un plus bas de sept ans à 21,2 euros pour rebondir à un cours actuel de 26,33€ (clôture du 29 octobre). La recommandation moyenne des analystes relevée par S&P Global Market Intelligence est à « conserver » avec un objectif de cours à 27,33€.
Crédit Agricole : résultats vendredi 8 novembre
Entre avril et juin, Crédit Agricole a maintenu le niveau de ses revenus mais enregistré une chute à deux chiffres de son bénéfice net. A la source de ces mauvais résultats, plus d’impôts, un recul de 22% de sa banque de financement et d’investissement, avec une hausse de 60,3% du coût de son risque de crédit qui ampute ses résultats de 358 millions d’euros, en raison d’importantes provisions induites par Rallye, la maison-mère de Casino en grande difficulté. Le pôle épargne/assurance et la banque de détail avaient toutefois progressé de respectivement 91 millions d’euros, et 39 millions d’euros.
Le cours de l’action Crédit Agricole s’est apprécié de plus de 24% depuis le début de l’année 2019. Il a clôturé le 29 octobre à 11,95€. La recommandation du consensus des analystes relevée par S&P Global Market Intelligence est à « accumuler » avec un objectif de cours à 13,49€.
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