Washington assure que les attaques de Saudi Aramco étaient iraniennes, l’or repasse au-dessus des 1500 dollars

Si l’attrait pour le métal précieux est resté mesuré ce week-end, le cours de l’once d'or a rebondi mercredi vers 17h avec l’évolution du dossier iranien.

A trois jours de la réunion de politique monétaire de la Fed, l’or avait entamé la semaine en petites foulées. Soumise à des vents contraires, la valeur refuge est tiraillée par d'un côté, la perspective d’un ralentissement de l’économie mondial et de l'autre, les espoirs d'un futur accord commercialentre la Chine et les Etats-Unis.

La flambée des cours du pétrole ce week-end, consécutive d’une série d’attaques de drones sur des installations du groupe Saudi Aramco, ainsi que la réaction du président des Etats-Unis, qui a ajouté de l’huile sur le feu en accusant l’Iran d’être à la source de ces opérations et en se déclarant « prêt à tirer », n’ont pas entraîné dans un premier temps de forte réaction sur l'or.

Son cours, qui avait terminé la séance en repli de 0,67 % vendredi, n’a pas connu de mouvement brutal ces dernières 48h. Mais alors qu’il plafonnait toujours ce lundi sous la barre des 1500 dollars, l’or a de nouveau franchi ce seuil peu avant 17h et progressait à +0,91% vers 17h30, à 1502 dollars l’once.

Cours CFD de l’or – 13-16 septembre

Le métal précieux a grimpé après que les Etats-Unis ont réitéré cet après-midi leurs accusations à l’égard de Téhéran, déclarant que l’Iran avait lancé près d’une douzaine de missiles et plus de 20 drones depuis son territoire dans la série d’attaques des installations pétrolières d’Aramco ce week-end.

Des accusations très lourdes qui renvoient aux calendes grecques la perspective d'une rencontre Trump-Rohani, et promettent une nouvelle escalade des tensions dans le Golfe, quatre mois après que l’Iran a échappé de peu à un conflit militaire, lorsqu’un drone américain avait été abattu par ses forces armées.

Ces derniers jours, l’attrait pour l’or a fait l'objet d’une certaine « modération ». L'once s'est déprécié avec les espoirs d’une issue positive du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, malgré la perspective d'une nouvelle baisse des taux de la Fed, qui devrait mécaniquement lui profiter.

« Détente commerciale »

La prochaine rencontre entre les délégations américaine et chinoise, prévue à Washington courant octobre, se présente en effet sous de meilleurs auspices qu’en début du mois. Pékin a reporté de plus d’un an les surtaxes qu’il avait annoncées en août sur 16 catégories de produits d’import américains. Et en signe d’apaisement supplémentaire, la Chine a indiqué vendredi que les produits agricoles (soja, porc, maïs…) seraient concernés par ces exemptions.

En réponse, les Etats-Unis ont suspendu l'application d'une augmentation de leurs droits de douanes jusqu’au 15 octobre sur 250 milliards de dollars d’importations chinoises. Donald Trump a aussi ouvert la porte à un possible « accord intérimaire », qui permettrait de graver dans le marbre une partie de leurs engagements respectifs avant de passer à l’étape suivante.

Des doutes sur une nouvelle baisse des taux ?

Malgré cette "détente", le prix de l'or devrait probablement s'apprécier mercredi avec le compte-rendu de la réunion de politique monétaire de la Fed. Les anticipations d’une nouvelle baisse des taux du Baromètre FedWatch restent élevées, bien qu'à 68% ce lundi, les analystes sont moins catégoriques qu’il y a une semaine, quand 94,6% d’entre eux pariaient sur ce scénario. Car la Réserve fédérale pourrait s'avérer moins accommodante que prévu.

Avec la flambée des cours du pétrole, et un retour à la normale de la production qui pourrait prendre plusieurs semaines, l’inflation américaine pourrait bénéficier d’un coup de pouce inattendu. Les derniers indicateurs économiques du pays (ventes au détail, confiance des consommateurs) – sont par ailleurs ressortis globalement bons, comme en atteste d'ailleurs l'indice de surprise économique de Citigroup qui est repassé dans le vert pour la première fois depuis février. Cela signifie que les données économiques mensuelles des Etats-Unis sont ressorties en moyenne meilleures que les anticipations des analystes.

Dans des conditions, le discours de Jerome Powell mercredi soir pourrait être moins accommodant qu'espéré, même si le contexte de ralentissement économique international devrait entraîner la Fed de baisser une nouvelle fois ses taux d'intérêt.

En attendant, les rebondissements du dossier iranien sont à surveiller de très près : l’éventualité d’un conflit armé pourrait rebattre les cartes de la Fed, et in fine profiter davavntage aux actifs refuge…