L’économie collaborative en France : un modèle disruptif qui bouscule l’économie traditionnelle
L’économie collaborative ou encore économie de partage couvre les transactions sur des plateformes d’échanges de biens et services, ainsi que des plateformes d’offres commerciales entre particuliers.
Considérée comme un modèle économique en plein essor grâce notamment au développement des nouvelles technologies d’information et de communication, l’économie collaborative fait évoluer le modèle socio-économique et vient bousculer la conception de l’économie traditionnelle. Présente dans plusieurs secteurs de la vie comme nos habitudes de voyage, nos modes de transport et même nos finances, ce modèle économique novateur connait une croissance rapide et présente des nouveaux défis pour les pouvoirs publics en termes de dynamisme et de législation. Découvrez ce qu’est l’économie de partage et quels en sont les enjeux en France.
Qu’est-ce que l’économie collaborative ?
L’économie collaborative se définit comme un système économique dans lequel le partage des biens et des services (voiture, logement, parking, perceuse, covoiturage, bricolage etc.) se fait au moyen d’un échange monétaire (vente et location) ou non monétaire (don, troc ou volontariat) par le biais des plateformes numériques de mise en relation.
En 2013, le chiffre d’affaires des entreprises évoluant dans l’économie collaborative était de 20 milliards d’euros et pourrait atteindre les 570 milliards d’euros d’ici 2025 d’après PwC. Selon le ministère de l’Économie française, neuf français sur dix déclarent avoir recouru aux pratiques de l’économie collaborative au moins une fois, et son chiffre d’affaires atteindrait déjà 3,5 milliards d’euros en France ; un chiffre qui pourrait tripler dans un avenir proche.
Parmi les facteurs qui influencent le développement de ce modèle économique mentionnons la rapide croissance du numérique, les perspectives de croissance économique, les besoins de la préservation de l’environnement, et la méfiance envers les institutions.
- le logement : avec la location de biens immobiliers entre particuliers et l’échange de logement ou l’habitat participatif.
- le transport : avec la location de véhicules entre particuliers, le covoiturage, la voiture de tourisme avec chauffeur (VTC), l’échange ou la revente de billets de transport et la livraison collaborative.
- l’alimentation : avec notamment la création d’associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP).
- l’aide aux particuliers : en mettant en relation les particuliers dans des domaines comme le bricolage, le jardinage, les soins aux animaux, le soutien scolaire ou la publication des cours en ligne sur des plateformes numériques.
- l’habillement : avec la location, le don, le troc, la revente et l’achat de vêtements en ligne.
Focus sur 3 entreprises françaises de l’économie collaborative
La France est considérée non seulement comme pionnière, mais aussi comme un pays propice au développement de l’économie collaborative. Parmi les start-ups les plus dynamiques de l’économie collaborative au monde, vous retrouverez des entreprises françaises comme Blablacar ou OuiCar.
Blablacar
Blablacar est le leader mondial du covoiturage à longue distance avec plus de 70 millions d'utilisateurs répartis dans plus de 22 pays à travers le monde. Cette entreprise française créée en 2006 emploie plus de 350 personnes et rassemble la plus vaste communauté de covoiturage longue distance avec au moins 15 millions d’utilisateurs en France.
Si Blablacar est devenue licorne en 2015 après une levée de fonds qui la valorisait à 1,6 milliards de dollars, ce n’est qu’en 2018, soit 12 ans après sa création que l’entreprise annonçait qu’elle était enfin rentable. Cette rentabilité était notamment le fruit d’une stratégie gagnante de diversification et d'expansion progressive mise en place par sa direction. Bien que fragilisée par la perte de 25% de parts de marché à la suite de la loi Macron de 2015 qui libéralisait une partie du secteur des transports, Blablacar compte poursuivre avec sa nouvelle stratégie de croissance.
OuiCar
OuiCar est considéré comme le premier site consacré à la location de voiture entre particuliers avec une assurance multirisques. Lancée en 2009 sous l’appellation « Zilok auto », cette entreprise française offre des solutions de mobilité à plus d’un million d’usagers, avec plus de 20 000 véhicules en autopartage. Entre 2012 et 2014, l’entreprise avait déjà fait une levée de fonds de 4,5 millions d’euros. En juin 2016, la SNCF opère une prise de participation majoritaire du groupe en investissant 28 millions d'euros.
SnapEvent
SnapEvent créée par Maud Arditti et Olivier Levy en 2014 est une plateforme d’événementiel proposant de réserver des lieux inattendus qui ne sont pas dédiés à l’événementiel (lofts, appartements, ateliers d’artistes etc.). Cette entreprise propose aussi des traiteurs et des prestataires de services référencés gratuitement sur son site après paiement des commissions. Cette start-up revendique au moins 250 lieux à Paris, plus de 100 menus, une vingtaine d’événements organisés tous les mois et une équipe composée de 10 personnes.
Après une première levée de fonds de 300 000 euros en 2014, SnapEvent annonce une autre levée de fonds de 3 millions d’euros qui permettra d’assoir son activité en B2C et en B2B, et de développer une interface plus intuitive. Pour cela, l’entreprise accueille des experts du web et de la communication dans son capital dans le but de démocratiser son service.
Régulation de l’économie collaborative : quels enjeux?
L’économie collaborative diffère des modèles économiques traditionnels parce qu’en mettant en avant l’usage des biens plutôt que leur possession, elle remet en question un certain nombre de piliers de l’économie traditionnelle telle que nous la connaissons. Ce nouveau modèle consacre l’émergence de nouvelles formes d’emplois comme l’auto-entreprenariat et le portage salarial.
Les autres problèmes posés par l’économie collaborative sont notamment liés au fait que les revenus qu’elle génère sont difficiles à intégrer dans le système fiscal de plusieurs pays, et qu’elle fausse le jeu de la concurrence en présentant des risques sur la protection des consommateurs. Pour répondre à ces défis, les pouvoirs publics s’organisent au niveau national et au niveau européen afin d’élaborer un cadre juridique qui déterminera les obligations de ces entrepreneurs.
Ainsi au niveau européen, la communication de la Commission européenne (du 2 juin 2016 relative à un agenda européen pour l’économie collaborative) fixe des recommandations dans le but d’aider les consommateurs, les entreprises et les pouvoirs publics à évoluer de manière confiante dans l’économie de partage. Cette communication encourage les différents États membres à réexaminer et à réviser les différentes législations en vigueur dans leurs pays respectifs.
La règlementation mise en place en France (lois n°2015-990 du 6 août 2015 et 2016-1321 du 7 octobre 2016) vise particulièrement à harmoniser les obligations fiscales des opérateurs économiques dans le but de garantir une concurrence équitable, à clarifier les limites entre salariat et travail indépendant pour préserver les droits des travailleurs, et à garantir la loyauté et de la transparence des relations entre les plateformes collaboratives et leurs utilisateurs-consommateurs.
Le Conseil National de la Consommation (CNC) a aussi adopté un avis sur les plateformes numériques collaboratives visant à renforcer les obligations d’information des plateformes liées à l’activité de « mise en relation » numérique. Toutes ces différentes mesures et recommandations devraient se montrer payantes dans l’optique de la protection des travailleurs et des consommateurs.
Amazon, Alphabet, Expedia : quand les géants de l’économie traditionnelle investissent dans l’économie de partage
Malgré toute la controverse et les incertitudes entourant l’économie collaborative, ce secteur a su attirer des grandes entreprises évoluant dans l’économie dite traditionnelle. C’est le cas des géants comme Amazon, Expedia Inc ou encore Alphabet Inc.
- Expedia Group Inc est considérée comme la plus grande agence de voyages en ligne aux États-Unis. Cette entreprise s’est retrouvée dans le marché de l'économie collaborative après l'acquisition de Homeaway, une plate-forme de location de vacances en 2015.
- Amazon.com Inc : ce géant de la vente en ligne a créé la chaîne de distribution Flex spécialisé dans le secteur de la logistique et qui sous-traite le service de livraison à partir d’un réseau de collaboration ouvert (crowdsourcing).
- Alphabet Inc : un projet de Google consacré à la technologie du véhicule autonome via Waymo, une société dérivée de Google. L’alliance entre Waymo et Lyft, une entreprise qui s’occupe des voyages partagés a propulsé Alphabet Inc dans le secteur de l’économie partagée.
Vous pouvez trader sur la valeur des entreprises impliquées dans l'économie du partage grâce aux CFD.
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